Billet invité.
Contrairement à l’adage, il peut-être indiqué de revenir sur les lieux du crime. Chypre a disparu des écrans radars et c’est bien dommage, car on pourrait y contempler un nouvel échec de la succession des plans de sauvetage des apprentis sorciers en charge du destin de l’Europe.
Ce qu’il va advenir de la Banque de Chypre, la principale banque commerciale de l’île, est en jeu après qu’elle a été forcée d’absorber Laiki, l’autre grande banque, et qu’un bail-in (sauvetage par ses actionnaires, créanciers et déposants) a été mis en œuvre de façon inédite, non sans fausses manœuvres auparavant.
Depuis, la banque est portée à bout de bras par la banque centrale chypriote, car son effondrement entraînerait celui de l’ensemble de l’économie du pays; le nouveau président Nicos Anastasiades a appelé les dirigeants européens à l’aide en juin dernier, sans succès. Toutefois, son sauvetage initial aura eu une conséquence inattendue : au terme d’une conversion en actions à hauteur de 47,5% des dépôts supérieurs à 100.000 euros (au lieu des 37,5% initialement prévus), des oligarques russes en sont devenus sur le papier les actionnaires majoritaires.. Ils avaient été à l’origine de tout le processus, dénoncés par les services allemands de renseignement (BND) comme recyclant de l’argent sale…