Une fragilité déstabilisante qui se renforce

Les canonnades et les bombardements meurtriers s’intensifient dans l’est de la Syrie où les forces de Damas et de la Russie s’affrontent à fleurets non mouchetés avec l’armée turque. Ne parvenant pas obtenir l’instauration d’une zone tampon destinée à accueillir le million de déplacés syriens qui y sont réfugiés afin qu’ils ne pénètrent pas en Turquie, Recep Tayyip Erdogan exerce une pression maximum sur les autorités européennes en menaçant d’ouvrir les portes vers l’Europe aux réfugiés. Il avait auparavant tenté, sans succès, que se tienne une rencontre quadripartite avec la Russie, la France et l’Allemagne.

Ces réfugiés qui ne peuvent même pas demander l’asile

Grand succès, la grande majorité des réfugiés qui cherchent à rejoindre l’Europe est stoppée à ses marges, mais dans quelles conditions inacceptables ! En Libye, ils sont pris au milieu d’une guerre civile alimentée par des livraisons d’armes d’États ne respectant pas l’embargo. En Grèce, ils sont parqués dans des îles où la situation est devenue incontrôlable à force d’arrivées clandestines n’ayant jamais cessé. Signe de la détérioration de la situation, des forces anti-émeutes ont utilisé à Lesbos des gaz lacrymogènes contre une manifestation de réfugiés.

Immense irresponsabilité collective

Malgré l’hiver et une mer très rude, les réfugiés tentent toujours de fuir à tout prix une Libye en pleine guerre civile. Près de 500 d’entre eux ont été sauvés le week-end dernier par les équipes des ONG et attendent d’être débarqués, le temps qu’un accord lent à intervenir soit trouvé pour les répartir entre pays européens volontaires. Mais leur sort est privilégié par rapport à ceux qui restent en Libye ou qui ont disparu en mer, sans avoir la chance de rencontrer l’Ocean Viking ou l’Alan-Kurdi, les deux navires affrétés par des ONG qui croisent seuls au large des … Lire la suite