Ces temps nouveaux et difficiles qu’ils affrontent

Les dirigeants européens concentrent leurs réflexions sur l’adoption de compromis en raison de leurs divisions. Quitte à repousser à plus tard le plus important d’entre eux, celui qui ouvrira la voie à la ratification du plan de relance communautaire. Lors de leur sommet d’aujourd’hui et de demain, ils vont tenter d’avancer prioritairement sur deux dossiers : les sanctions à propos de la Biélorussie et les négociations avec le gouvernement  turc, ce dernier sujet inquiétant les chypriotes qui craignent un accord contraire à leurs intérêts.

Derrière les salons d’apparat, les cuisines

On vous l’avez bien dit, tout va s’arranger ! Les juges de Karlsruhe vont s’accommoder des documents internes que la BCE va leur transmettre via la Bundesbank, les apparences vont être sauves et les achats obligataires vont pouvoir se poursuivre. Voilà une bonne chose de faite. On observe d’ailleurs que cette politique monétaire fait école parmi les pays émergents et n’est plus réservée aux grandes banques centrales, depuis la Fed jusqu’à la banque populaire de Chine. Une ère nouvelle s’annonce !

Un train peut en cacher un autre (bis)

Les interrogations vont bon train depuis l’annonce par Ursula von der Leyen du plan de la Commission, dans l’attente des décisions des chefs d’État et de gouvernement. Quels montants seront finalement retenus pour le partage des subventions et des prêts, comment seront-ils répartis entre pays et selon quelles modalités et conditions seront-ils attribués ? Vaste programme de négociation auquel il manque un volet qui n’est pas moins essentiel au dispositif.

Quand ils n’avancent pas, ils reculent, dépassés

Il survient parfois des moments où l’on ne peut plus tergiverser ni biaiser. Les autorités européennes y sont parvenues, qui se raccrochent à l’idée qu’Angela Merkel va être porteuse d’une solution politique. Mais ce n’est pas si simple, car la Cour de Karlsruhe et la Bundesbank sont en droit hors de sa portée et on ne plaisante pas avec cela en Allemagne. Après tout, se disent-elles, les étapes de la construction de l’Europe n’ont cessé de reposer sur des compromis et cela va continuer ainsi, car elles ne voient pas d’autre solution.

La bombe à retardement de Karlsruhe et les artificiers

Ils ont trois mois pour désamorcer la bombe lancée par les juges de Karlsruhe afin de stopper sa dynamique de démantèlement, dont le chef du gouvernement polonais a pris acte sans attendre. Après la BCE et la Cour européenne de justice (ECJ), c’était au tour de la Commission de réagir. Les deux premiers ont fait respectivement état de leur indépendance et de leur primauté, la dernière montre les dents en espérant en rester là.