Arbitre du respect par les gouvernements de la zone euro du pacte faussement appelé pour faire alléchant de stabilité et de croissance (SGP selon l’acronyme anglais), la Commission voudrait sortir d’une situation impossible.
La coalition du Mouvement des 5 étoiles et du Parti démocrate, hier l’ennemi le plus vilipendé, verra-t-elle le jour et combien de temps durera-t-elle le cas échéant ?
Multipliant les décrets interdisant de pénétrer dans les eaux territoriales italiennes aux navires des ONG qui s’y présentent, Matteo Salvini profite de ses derniers moments de ministre de l’Intérieur d’un gouvernement démissionnaire pour exercer sa malfaisance.
La BCE a beau annoncer pour septembre un nouveau train de mesures musclées, l’idée se répand que la politique monétaire est à son plafond et que la politique budgétaire doit prendre son relais.
Quand l’Allemagne tousse, toute l’Europe s’enrhume ! Ce qui était valable hier pour Boulogne-Billancourt peut s’appliquer aujourd’hui à une échelle bien plus vaste. L’économie allemande flirte avec la récession et pourrait vite y plonger, entraînant la zone euro toute entière. Et il ne s’agit plus aujourd’hui des conséquences de la crise de l’automobile, mais d’une tendance plus générale qui menace d’être encore accentuée par les effets de la guerre commerciale entre les États-Unis et le Chine, ses deux principaux clients.
Combien de temps la crise politique italienne va-t-elle encore pouvoir durer avant d’éclater ? Favorable au Mouvement des 5 étoiles lors de la formation de l’actuelle coalition avec la Ligue, le rapport de force électoral a changé dans le pays, selon les sondages d’opinion. La Ligue prétend à un remaniement du gouvernement en sa faveur et pourrait déclencher de nouvelles élections pour l’imposer. Ce qui pourrait amener à une rupture de la coalition et à la recherche par Matteo Salvini de nouvelles alliances.
La Commission européenne a l’œil. Elle réitère ses prévisions de croissance (faibles) pour cette année et pour 2020, mais elle convient que les risques de se tromper augmentent. Heureusement, Valdis Dombrovskis, le commissaire chargé de l’euro, a le remède en magasin, « il est grand temps de réformer tout en maintenant des finances publiques saines » a-t-il commenté, muni de ses œillères habituelles.
Ce qui devait arriver arriva ! Le commissaire européen Pierre Moscovici a annoncé la décision de la Commission à propos de l’Italie : « une procédure pour déficit excessif au titre de la dette n’est plus justifiée à ce stade ». Elle doit encore être formellement validée par l’Eurogroupe le 9 juillet. Et Matteo Salvini a immédiatement repris ses forfanteries : « j’en étais sûr, maintenant je proposerai au gouvernement d’accélérer sur le budget de l’an prochain. »
Giuseppe Conte et Giovanni Tria, le président du Conseil et le ministre des Finances italiens, vont-ils avoir gain de cause ? À la lecture des rumeurs dont la presse allemande se fait l’écho, la Commission pourrait dans l’immédiat ne pas décider d’une procédure de déficit excessif et leur donner contre toute attente raison. En attendant un éventuel rebondissement à l’occasion d’une prochaine rencontre des autorités européennes.
Depuis le temps que l’on parle de l’Italie, nous approchons du dénouement. Les éléments du décor du nouvel acte de la tragi-comédie italienne sont progressivement dressés. Et tout indique qu’elle ne se terminera pas avec autant de souplesse que l’année dernière, pour ne pas faire de vague avant les élections. La Commission européenne, les marchés et le gouvernement italien s’y préparent chacun de son côté.
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