Dans la tradition des coups de menton

La Ligue a gagné la bataille de l’opinion italienne. Les sondages lui accordent une confortable avance vis-à-vis du Mouvement des 5 étoiles (M5S), renversant le rapport de force des élections législatives. Son score a progressé de 17% à 34% tandis celui du M5S a rétrogradé de 32% à 22%. La coalition en est sortie déséquilibrée, rendant toute opposition à la politique de la Ligue encore plus difficile à mener en son sein. Et le M5S, parti hétérogène et à faible encadrement, concède de plus en plus de terrain.

Juncker homme de la dernière chance

Comment assumer politiquement la sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni et de l’Italie ? Il n’y avait guère de doute que la question était dans les esprits samedi dernier, à voir la mine des participants au sommet qui avalisait l’accord de départ de la première et les laissait dans l’expectative de la seconde. Quoi qu’il en soit de la conception de l’Europe, de ses défauts et de ses manquements, le rêve d’une génération est déjà durement atteint et cela rejaillit sur tous. Et si l’Italie y jouait en même temps sa partie, il virerait au cauchemar. Alors, pour cette fois, … Lire la suite

À se cogner la tête contre les murs

Comment la Commission et la coalition italienne vont elles se sortir de leur face à face ? Elles voudraient éviter un affrontement et la sagesse leur commande de négocier un compromis introuvable, car comment respecter et bafouer les règles tout à la fois ? Et ceux qui souhaitent voir les marchés faire le travail, mais sans aller jusqu’à renverser la table, craignent un dérapage conduisant à une nouvelle crise européenne aiguë. Une nouvelle fois, le système bancaire serait l’instrument de sa propagation.

Qu’avons-nous en magasin ?

La croissance économique européenne s’essouffle, le Royaume Uni s’engage dans un mauvais divorce avec l’Union européenne et l’Italie est sommée sans succès de respecter des règles budgétaires intangibles et malfaisantes. L’extrême-droite et la xénophobie progressent, alimentées par une crise sociale rampante. Les effets de la croisade commerciale de Donald Trump sont encore attendus. La relance de l’Union étant bloquée, son démantèlement se poursuit.

Ils marchent sur des œufs

Standard & Poor’s n’a pas dégradé la note italienne à la suite de Moody’s, se limitant à lui adjoindre une perspective négative pour la prochaine fois. Côté gouvernement italien, un autre signal se voulant apaisant a été donné : des amendements budgétaires devraient être présentés demain au Parlement, permettant au gouvernement de proposer ultérieurement un calendrier de mise en œuvre du revenu citoyen et d’abaissement de la date de la retraite, les deux inscrits au budget pour 15,7 milliards d’euros en année pleine. La Commission saisira-t-elle la balle au bond ?