Trump, une chance pour l’Europe au bout du compte ?

L’offensive de Donald Trump a pour le moins pris les autorités européennes au dépourvu, et elles recherchent comment y répliquer après avoir cru pouvoir négocier à l’amiable. Mesurant tardivement leur étroite marge de manœuvre ainsi que leur dépendance, ne pouvant exclure l’hypothèse calamiteuse de sa réélection, les plus lucides entrevoient une seule issue, celle de l’émancipation vis-à-vis des États-Unis. Et ils considèrent que celle-ci doit intervenir sur les trois terrains juridique, militaire et financier.

Avoir de l’argent à ne pas savoir qu’en faire…

En adoptant pour les dépôts des banques un taux négatif de -0,40%, la BCE faisait une entrée hasardeuse dans des territoires inconnus, là où elle n’avait jamais pénétré et ou la théorie n’était plus d’aucun secours (comme si elle ne l’avait jamais été d’ailleurs !). Aucune catastrophe particulière n’en a résulté, si ce n’est la poursuite de l’instabilité du système financier qui était déjà engagée, mais les conséquences n’en ont pas manqué.

La Grèce victime de l’acharnement thérapeutique

Le rapatriement massif des réserves d’or récemment opéré par les autorités allemandes est à l’image de leur pensée économique, si toutefois on peut l’appeler ainsi. Manifestation exemplaire de la politique de repli et de rétention, elle est sur le fond de même nature que celle de Donald Trump, le reflet d’une époque de forte incertitude et d’instabilité à laquelle toutes deux contribuent.

La problématique mutation de la Banque centrale européenne

L’Union européenne et la zone euro peuvent-elles prétendre à la viabilité si la BCE n’y apporte pas sa contribution dans le futur, dans la continuité de ce qu’elle a engagé et éprouvé ?

L’attention est aujourd’hui focalisée sur le rythme et les étapes de la diminution de ses achats obligataires et l’accroissement de son taux directeur, mais une autre question est ignorée : la BCE doit-elle ou non arrêter totalement ses mesures non conventionnelles ? doit-elle réduire la taille de son bilan – qui a atteint 4.371 milliards d’euros en novembre dernier, devançant la Fed – à ce qu’il était … Lire la suite

LES MOYENS DE SES AMBITIONS, par François Leclerc

Billet invité.

Luis de Guindos, ministre des finances de Mariano Rajoy et ancien collaborateur de Goldman Sachs, va être le premier à occuper un des nombreux sièges européens prochainement vacants, la vice-présidence de la BCE. Le petit monde européen bruisse déjà de rumeurs sur les nominations qui vont suivre, faites d’équilibres géopolitiques savants. Les deux gros morceaux sont les présidences de la BCE et de la Commission.