Mes jours avec et mes jours sans

Nous sommes arrivés à un grand tournant et cela commence à sérieusement se ressentir. Les effets annoncés du dérèglement climatique et la nouvelle donne économique qui se confirment ne sont plus vécus avec les mêmes déni et insouciance dans les hautes sphères. Et, dans le microcosme des économistes, il est de plus en plus reconnu que la machine ne tourne plus comme avant, à revers des certitudes d’hier. Mais rien ne change de substantiel pour autant.

Le monde s’emmure

Trois jours après le débarquement des réfugiés transportés par l’Open Arms sur injonction d’un procureur italien, l’Ocean Viking, sans pouvoir lui-même pénétrer dans les eaux territoriales maltaises et se ravitailler, a transbordé en mer sur des garde-côtes ses 356 rescapés qui ont été ensuite débarqués à Malte et seront répartis entre six pays volontaires (Allemagne, France, Irlande, Luxembourg, Portugal et Roumanie).

Le capitalisme prépare sa succession

Sévèrement secoué, le capitalisme allait-il trouver en lui-même les capacités à se réformer ? Dès le début de la crise, la question a été soulevée et amplement débattue sur le blog de Paul Jorion. Et rien n’a été tranché en attendant de voir venir. Aujourd’hui, nous y voyons plus clair. Le système n’a pas choisi ce chemin, il a seulement fait semblant. Mais il est néanmoins parvenu à se stabiliser, puissamment aidé par les banques centrales qui l’assistent. Sa crise est restée chronique.

Trop facile de se faire du mal

Après avoir longtemps occupé le devant de la scène, la crise financière a fini par céder la place. Seuls les financiers et les sommités académiques spécialisés s’en préoccupent encore. L’une d’entre elles, Kenneth Rogoff, s’inquiète ainsi du déplacement du risque vers le système financier de l’ombre et le place dans le contexte d’un endettement mondial approchant les deux cent mille milliards de dollars.

Les bonnes idées ne meurent pas, elles sommeillent quelquefois

Tout a commencé lorsque, en guise de régulation sur le thème « plus jamais ça », les régulateurs des deux côtés de l’Atlantique ont esquivé l’essentiel, c’est à dire la spéculation financière. Logiquement, la certitude s’en est suivie qu’une nouvelle crise allait immanquablement survenir, argument martelé afin que les banques centrales s’y préparent en se redonnant des marges de manœuvre. Nous en sommes là.