Les conformistes n’abdiquent pas

Les conformistes ne veulent pas en démordre, défendant la perspective que tout va revenir comme avant et que la priorité doit être accordée à l’économie sur la pandémie. Mais la relance a largement disparu du vocabulaire, le colmatage des brèches a pris le dessus.

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« Il est souvent trop tôt pour voir s’il est trop tard » (Pierre Dac)

La chronique de la surveillance électronique trouve chaque jour sa pitance. De nouveaux dispositifs sont découverts et suscitent des réactions car la sensibilité au sujet a progressé. Mais les encadrements réglementaires et juridiques ne sont que de fragiles et tardives barrières.

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Le tour des banques européennes ne saurait tarder

Un malheur n’arrive jamais seul. La Société Générale, confrontée à des « rumeurs de marché » insistantes, a tenté de couper court en devançant la date de publication de ses résultats trimestriels. Elle a dû reconnaitre ses grosses pertes dans la banque d’investissement, et ne va pas pouvoir en rester là en ce qui concerne ses provisions pour défauts de crédits. Le temps de la splendeur est révolu, la Société Générale enregistre la chute de sa valorisation boursière et entraine BNP Paribas, Crédit Agricole, BPCE et Natixis dans son sillage, sans même attendre la publication de leurs résultats demain et après-demain. Le secteur bancaire français ne peut plus prétendre à l’exception dans son splendide isolement.

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La Fed pourrait se doter de nouveaux instruments monétaires

Les banques centrales n’ont pas l’intention de se laisser prendre par surprise et réfléchissent à la suite de leurs opérations. La Fed, qui est moins opaque que la BCE, pourrait adopter une politique de taux plus sophistiquée est-il envisagé en son sein.

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Les banques, les vrais patrons des politiques

Des tests de résistance des 48 plus importantes banques de l’Union européenne et de la Norvège se sont tenus sous les auspices de l’Autorité bancaire européenne (EBA). Mais ce qui était hier un évènement fiévreusement attendu passe aujourd’hui largement inaperçu. Est-ce parce que ces tests ont définitivement perdu toute crédibilité, ou bien encore en raison de la conviction qui s’est nouvellement forgée que c’est ailleurs qu’il faudrait chercher le facteur de déclenchement d’une nouvelle crise financière aiguë ? Que c’est de toute façon hors de portée des régulateurs, auxquels le fonctionnement du système financier échappe largement à leur surveillance ?
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Face à leurs consœurs américaines, les banques européennes jouent petit bras

Confrontés aux assauts commerciaux de Donald Trump, les dirigeants européens doivent réviser leur jugement à propos d’un déclin américain qui leur semblait acquis et qu’il personnifiait.

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LES DARK POOLS PORTERAIENT-ELLES BIEN LEUR NOM ?, par François Leclerc

Billet invité

Le vent de nouvelles poursuites continue à souffler depuis les États-Unis. Après le trading à haute fréquence, c’est au tour des dark pools d’être l’objet qu’enquêtes et de poursuites. Originellement destinées à protéger les gros investisseurs des regards inquisiteurs et des spéculations à leur encontre, ces entités ont poussé comme des champignons. Il existe une cinquantaine de dark pools dont il est tardivement découvert qu’elles sont sans supervision et pourraient être le siège discret de pratiques contrevenant à la libre formation des prix, cette mission dévolue aux bourses traditionnelles. Des grandes banques européennes – dont UBS, Crédit Suisse et Barclays – sont à l’origine des plus importantes. La SEC (le gendarme de la bourse américain) a déjà formulé des premières propositions de réglementation des dark pools et en a annoncé de nouvelles. Elle est déjà intervenue dans le cas de l’une d’entre elles, Liquidnet, qui faisait bénéficier des investisseurs d’informations privilégiées sur les transactions qui y étaient opérées.

Le procureur général de New York, Eric Schneiderman, a commencé par enquêter à propos de tels comportements en faveur des opérateurs à haute fréquence. Puis il a enjoint à six de ces opérateurs de fournir des informations à propos de tels arrangements à un tribunal (procédure de subpoena). Il a poursuivi en annonçant des poursuites contre Barclays, qui chercherait en procurant ces avantages à attirer au sein de sa dark pool des opérateurs de trading à haute fréquence afin de gonfler son activité et ses revenus. Aux États-Unis, 14 % des transactions boursières seraient déjà effectuées via ces systèmes de transaction.

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L'actualité de demain : COMMENT VONT NOS PETITS MALADES, AUJOURD’HUI ? par François Leclerc

Billet invité.

Fleuron des mégabanques allemandes, la Deutsche Bank vient de passer de nouvelles provisions pour risque de 630 millions d’euros. Elle devrait par ailleurs s’engager dans une réduction qui pourrait être de 12% de la taille de son bilan, afin de le diminuer de 250 milliards d’euros (sur 2.012 milliards fin 2012) en taillant dans ses produits dérivés, marché sur lequel elle est l’un des grands intervenants mondiaux. Enfin, elle pourrait augmenter son capital de 6 milliards d’euros, mais attend de connaître quels instruments seront autorisés parmi les obligations convertibles, de la dette pouvant dans certaines conditions être transformée en capital. C’est un des grands enjeux des discussions qui se poursuivent, principale variable d’ajustement de la future réglementation bancaire avec l’évolution des normes comptables.

Autre exemple, afin de se rapprocher de l’objectif d’un effet de levier de 3% entre capitaux propres et actifs, la Barclays britannique va sans attendre procéder à une émission de nouvelles actions pour lever 5,8 milliards de livres, mais assorties d’une prudente décote de 40% par rapport au prix de marché afin de garantir sa souscription. Que ce soit la Barclays ou la Deutsche, les deux établissements ont dû faire face – ou se préparent à le faire – à de lourdes amendes pour des malversations diverses. Barclays, ainsi d’ailleurs que JP Morgan Chase aux États-Unis, a été accusée de manipulations des prix de l’électricité sur les marchés américains par la Commission fédérale de régulation de l’énergie (FERC) et a écopé d’une amende de 300 millions de livres. Celle que devrait payer JP Morgan Chase dans le cadre d’un accord amiable serait de 400 millions de dollars. Deutsche Bank et Barclays sont toutes deux impliquées dans la manipulation du Libor, la seconde déjà condamnée.

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L'actualité de la crise : LA LEÇON D’ANATOMIE N'EST PAS FINIE, par François Leclerc

Billet invité.

Le dossier végétait depuis des années, mais il ne semble pas près d’être classé. Descendante de la banque fondée en 1770 par la famille Quaker des Gurney, Barclays est arrivée au terme de sa mue, au centre d’un scandale comme seuls les financiers savent en produire. Autre temps, autres mœurs !

On hésite à parler de dysfonctionnement du système, tant la manipulation du Libor semblait être devenue chose naturelle, à lire les échanges de mails entre les traders qui la pratiquaient, entretemps devenus des lampistes tout trouvés. C’est, on le sait, le propre des corrompus et des privilégiés de considérer leurs prébendes comme allant de soi. Ce qui prête à un jeu de mots facile sur le « Liebor », de to lie qui signifie mentir.

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L'actualité de la crise : TOUT FOUT LE CAMP ! par François Leclerc

Billet invité

Comme l’a rappelé Paul Jorion en mentionnant ses articles de l’époque, l’affaire du Libor trainait depuis des années, mais l’abcès vient finalement de crever avec la mise en cause officielle de la banque Barclays. Dans son papier du Financial Times, Gillian Tett rappelle comment elle avait commencé il y a cinq ans à poser des questions à ce sujet et suscité alors les réactions furieuses de la British Bankers’ Association (BBA) et de… Barclays.

La question est désormais posée de savoir jusqu’où cette nouvelle affaire va aller, si l’on ne s’en tient pas aux déclarations outrées de circonstance qui rivalisent d’indignation, dans l’attente d’une audition parlementaire de Bob Diamond, le patron de Barclays. George Osborne, le chancelier de l’Échiquier (ministre des finances anglais) donne le ton en déclarant que « la cupidité a été élevée au dessus de toute autre considération » et Ed Miliband, le leader travailliste, que « lorsque les gens ordinaires ne respectent pas la loi, ils doivent faire face à des poursuites et encourent des peines ». Ken Clarke, le ministre de la justice, vient d’annoncer que « des investigations doivent bien sûr encore être menées, mais une fois que ces enquêtes seront terminées, si des délits ont été commis, leurs auteurs devront être traduits en justice ». Il a poursuivi en déclarant : « Nous ne traitons pas comme il le convient les délits financiers au plan judiciaire dans ce pays. Je pense qu’il est plus facile de s’en tirer quand on commet un délit financier que pratiquement n’importe quel autre délit ».

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