Billet invité.
Allons à l’essentiel : la dette mondiale est passée de 40.000 milliards de dollars en 2000 à 100.000 milliards à mi-2013, selon la Banque des règlements internationaux (BRI). Ces énormes montants représentent l’addition de la dette obligataire des États, des entreprises et des établissements financières, hors dette des particuliers.
Le montant intermédiaire de 2007 – 70.000 milliards de dollars – permet de mieux distinguer les causes de cette énorme progression, comme si l’endettement à outrance avait dans un premier temps été à la source de la croissance enregistrée avant le démarrage de la crise, pour ensuite être la conséquence de cette dernière, en raison de l’incidence de la baisse de la croissance sur les rentrées fiscales et de l’accroissement des mesures de soutien à l’économie. L’augmentation de l’encours de la dette souveraine en témoigne, qui a progressé à elle seule de 80% en six ans, pour atteindre 43.000 milliards de dollars en 2013, toujours selon la BRI.
L’importance des traites qui ont été tirées sur l’avenir déstabilise aujourd’hui le système financier après l’avoir sauvé. En premier lieu parce que les investisseurs ne trouvent plus si facilement les placements sans risque auxquels ils étaient accoutumés, en raison de la dégradation générale de la qualité des titres souverains. En second, comme vient de le souligner la BRI, parce que les taux proches de zéro consentis par les banques centrales aux banques sont susceptibles d’avoir comme conséquence des prises de risques grandissantes sur les marchés financiers.
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