Comment tourne notre monde qui cafouille

L’ingénierie financière a beaucoup fait parler d’elle lors de la crise des surprimes, à laquelle elle a apporté sa pleine contribution. On découvre d’autres méfaits de sa part lorsqu’elle contribue au montage de structures complexes de l’endettement des entreprises qui connaissent un sucés grandissant. Pour le moins, celle-ci ne facilite pas un accord des créanciers lorsque les entreprises se réfugient derrière la fameuse loi américaine sur les faillites (« chapitre 11 ») qui les en protège en leur permettant de se réorganiser afin de survivre.

Un train peut en cacher un autre

StopCovid et la famille des applications destinées à identifier les personnes susceptibles d’être infectées après avoir été au contact d’un porteur du virus suscitent un incontestable malaise dans l’opinion. L’enfer est pavé de bonnes intentions est-il ressenti, conduisant les autorités en mal de confiance à multiplier les garde-fous. Mais ces dispositifs vont participer d’une banalisation du traçage et de la surveillance technologique.

De l’analyse des comportements à leur façonnement

Amnesty International a choisi ses cibles pour dénoncer dans un rapport fouillé la menace que représente la captation des informations personnelles. Facebook et Google ont été sortis du lot en raison de leur poids et avenir sur ce marché qui repose sur la vente de profils d’utilisateurs et de prédiction de leurs comportements. Selon l’organisation, tout deux attentent au respect de la vie privé et aux droits humains. Vivre sous surveillance revient alors pour les internautes à contracter un pacte faustien, obligés de se soumettre à « un système basé sur la violation des droits humains » pour les exercer.… Lire la suite

Trop facile de se faire du mal

Après avoir longtemps occupé le devant de la scène, la crise financière a fini par céder la place. Seuls les financiers et les sommités académiques spécialisés s’en préoccupent encore. L’une d’entre elles, Kenneth Rogoff, s’inquiète ainsi du déplacement du risque vers le système financier de l’ombre et le place dans le contexte d’un endettement mondial approchant les deux cent mille milliards de dollars.

QUAND LES ALGOS FONT LES PRIX, par François Leclerc

Billet invité

Nous voguons de mystère en mystère dans un monde de plus en plus complexe et fragile (ce qui va de pair). La European Securities and Markets Authority (ESMA) invite depuis Londres à une timide tentative de régulation des CFD (les contrats pour la différence, des instruments financiers dérivés non réglementés) et la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) tente d’établir depuis Paris un panorama des questions éthiques que posent les algorithmes. L’opacité, cela va sans le dire, est dans les deux cas la règle.

LA MAIN ÉLECTRONIQUE DES MARCHÉS, par François Leclerc

Billet invité.

Dans ce monde financier de plus en plus complexe et impénétrable, rien que dénicher le volume des ordres et des transactions effectives dont le trading à haute fréquence (THF) est à la source, est un exploit tellement les estimations rendues publiques sont variables – et le plus souvent datées. Il n’en reste pas moins certain que le THF a connu ces dernières années un essor fulgurant et irrésistible sur toutes les places financières.

LA MAIN DU MARCHÉ EN PLEINE MUTATION NUMÉRIQUE, par François Leclerc

Billet invité.

Se méfie-t-on assez des algorithmes ? À voir le branle-bas de combat sonné à leur encontre, il y de sérieuses raisons de se préoccuper de leur rôle insidieux, en raison de leur omniprésence dans la vie quotidienne et dans la conduite de l’économie qui bien que grandissante reste largement ignorée. Progressivement, la main du marché devient numérique ! Ce qui fait notamment craindre que la montée en puissance de l’Intelligence Artificielle et l’implication d’algorithmes de plus en plus puissants ne contribuent à la constitution de cartels maintenant les prix à un niveau élevé au détriment des consommateurs, les … Lire la suite