Le Crépuscule des dieux

Sous l’effet du poids grandissant de l’AfD d’extrême-droite, la crise politique européenne progresse à grande vitesse en Allemagne. Si des élections nationales devaient intervenir, il serait hors de question de remettre sur pied la Grande coalition CDU/CSU-SPD dont la constitution a demandé la fois dernière six mois d’efforts à Angela Merkel, car les trois partis ne disposeraient pas d’une majorité parlementaire.

La dynamique allemande qui participe du démantèlement de l’Europe

Rien, tout au contraire, n’annonce un déblocage de la politique budgétaire européenne dans les temps à venir. Et les autorités allemandes entrainent leur pays tout entier dans des dogmes devenus des diktats. L’Europe doit selon elles opérer son désendettement à la force du poignet, pays par pays, en prenant l’Allemagne pour exemple, on connait la chanson. Quand bien même son modèle reposant sur l’exportation est menacé par Donald Trump et qu’en tout état de cause tout le monde ne peut pas être exportateur net à la fois.

L’Allemagne vire à droite

Une crise politique profonde continue de couver en Allemagne. Le quatrième mandat d’Angela Merkel, qui sera le dernier, n’est pas parti pour ressembler aux précédents. Il devient secondaire de spéculer sur ses marges de manœuvre, la chancelière préférant dorénavant substituer aux compromis européens l’affirmation prioritaire des intérêts allemands devant l’agression de Donald Trump. Raison pour laquelle elle entend monter en puissance à Bruxelles afin de tout verrouiller.

La connexion turque de l’Allemagne

La livre turque continue de plonger et Moody’s a dégradé vingt banques et institutions financières en raison de leur dépendance aux financements en devises étrangères. Circonstance aggravante, la détérioration de l’économie turque « alimente l’inflation et compromet la croissance ». Le cabinet de conseil Capital Economics prévoit que le pays va basculer dans la récession. L’inflation, qui est déjà de 16%, devrait continuer à monter selon Berat Albayrak, le ministre des finances turc.

Trump joue le démantèlement de l’Europe

Comme il est difficile de l’ignorer, les autorités européennes ont les plus grandes difficultés à régler leurs propres différents, ou à les masquer. Si cela ne suffisait pas pour aggraver le démantèlement de l’Union européenne et de l’union monétaire, on peut compter sur Donald Trump pour appuyer là où cela fait mal afin de les diviser d’avantage. Car sa stratégie est clairement d’imposer à terme à chacun de ses membres de négocier des accords commerciaux bilatéraux dans le cadre de rapports de forces favorables.

Où va l’Europe ? les qualificatifs nous manquent

L’ère des consensus européens est terminée, celle des divergences qui s’accentuent a débuté. Deux grands sujets font désormais l’objet de profondes dissensions, l’attitude envers les réfugiés tient la vedette et une discussion sur la stratégie de désendettement pointe timidement. Circonstance aggravante, ils sont liés entre eux. Tout juste colmatée sans être réglée, un rebondissement sous la forme de la crise grecque était craint, mais c’est à un délitement de l’Europe auquel on assiste, l’Italie menant la danse.