L’Algérie sans issue

Les manifestations massives du mardi et du vendredi, après avoir passé sans encombres le cap de l’été, continuent d’illustrer une mobilisation populaire qui ne se dément pas, à Alger et dans tout le pays. Hier mardi a eu lieu la 29ème manifestation des étudiants et vendredi dernier la 28ème plénière. La détermination et la persévérance des manifestants n’est plus à démontrer, de même que l’obstination des chefs militaires au pouvoir. C’est l’impasse.

Coup d’arrêt à Alger

Le chef d’état-major de l’armée a apporté une fin de non-recevoir à la concrétisation des mesures préalables formulées par le panel de discussion. C’est non sur toute la ligne et augure fort mal de la suite. Qu’en sera-t-il demain de la promesse qu’il travaille en toute indépendance et comment peut-il être espéré que le hirak (mouvement) se reconnaisse dans ses travaux et conclusions ?

Il faudrait pour cela que les mesures d’apaisement soutenues par Abdelkader Bensalah, qui était jusqu’au 9 juillet président par intérim, connaissent au moins un commencement d’exécution. Cela prend le chemin contraire et met en évidence des … Lire la suite

La fragilité du dialogue engagé en Algérie

À quel jeu joue Abdelkader Bensalah, qui a perdu son mandat de président par intérim de l’Algérie le 9 juillet dernier ? Il est passé à l’acte après avoir lancé, juste avant cette échéance, l’idée d’un dialogue écartant les représentants de l’État et de l’armée. L’intention est de mettre au point dans ce cadre les modalités de la future élection présidentielle, cet objectif que les représentants du système cherchent à tout prix à concrétiser, sans y parvenir, afin de couper court à d’autres intentions comme la réunion d’une assemblée constituante.

L’armée algérienne en question

L’issue « constitutionnelle » dont se réclamait l’armée depuis la crise ouverte par la candidature avortée d’Abdelaziz Bouteflika a encore perdu du peu de sa substance avec la fin du mandat de 90 jours de la présidence intérimaire. Depuis le 9 juillet, Abdelkader Bensalah est néanmoins resté en fonction en dépit du vide constitutionnel sur lequel il repose, comme si de rien n’était, montrant que cette voie n’est qu’un habillage.

L’enjeu algérien dépasse les frontières du pays

Les mots manquent pour qualifier les mobilisations d’hier. Il avait été souligné que ce vingtième vendredi de manifestations massives coïnciderait avec le 57ème anniversaire de l’Indépendance algérienne, et que cette date symbolique lui donnerait une dimension particulière. Au choix, ces manifestations ont donc mérité d’être qualifiées d’historiques ou de monstrueuses, ou bien des deux à la fois. Non seulement à Alger, mais également à Constantine, Oran, Tizi Ouzou, Bejaia, dans toutes les grandes wilayas et les moins grandes…

En Algérie le système joue l’usure du mouvement

Comme il était prévisible, l’élection présidentielle du 4 juillet a été annulée faute de candidats. Deux inconnus avaient bien remis un dossier au Conseil constitutionnel, mais celui-ci les a retoqués. Aucun autre candidat ne s’est présenté sous la pression des manifestants qui ne veulent pas de cette élection. Ils récusent  le président de la République par intérim, Abdelkader Bensalah, en charge de sa supervision, et réclament également le départ de Noureddine Bedoui (surnommés les 2B).

La passe frontale algérienne

Le général Ahmed Gaïd Salah a, s’il en était encore besoin, fait la démonstration de sa force en faisant traduire devant une juridiction militaire Saïd Bouteflika, le frère de l’ancien président, et les deux ex patrons des tout-puissants services de renseignement. Il s’est appuyé sur un article du Code de la justice militaire ainsi que sur le code pénal. Pour faire bonne mesure, Abdelhamid Melzi – l’ancien directeur général de la Résidence d’État du Club des pins et de Moretti depuis sa démission du mois dernier – a été présenté hier au parquet d’Alger après avoir été démis de fonctions … Lire la suite