L’inflation, cette petite bête qui ne monte pas

Phénomène devenu banal dont on ne parle plus, l’inflation est passée en territoire négatif en août dans la zone euro, mesurée à -0,2% par l’Office européen des statistiques. Dans un monde où depuis des décennies elle était surveillée comme le lait sur le feu, ce n’est pas un petit changement. Qualifier d’inflation négative la déflation de sinistre réputation afin d’en amortir l’impact ne change rien à l’affaire.

Anticipations financières non dites

Faible consolation dans les milieux gouvernementaux et d’affaires, la récession serait un peu moins marquée que prévu en Europe, relançant chez certains des espoirs de relance déjà déçus. C’est sans compter avec le rebond de la pandémie en phase ascendante, qui affecte tous les pays, et avec les effets des mesures destinées à en freiner la propagation, même prises à reculons. Le gouvernement français apparaît une nouvelle fois dépassé par les évènements, sa stratégie de mesures prises localement pas longtemps tenable. Quelles mesures « difficiles », annoncées mais non décidées, va-t-il devoir se résoudre à prendre ?

Les cuisines de la finance

Les banques européennes ont utilisé les liquidités de la BCE pour acheter en masse des titres souverains émis par leurs pays. Leurs portefeuilles en regorgent, qui contiennent 1.600 milliards de ces titres. La part de la dette souveraine dans les portefeuilles des banques varie fortement d’un pays à l’autre: elle se situe entre 5% et 10% de l’encours total de crédit au secteur privé en Allemagne et en France, elle avoisine 20% en Espagne et au Portugal et elle approche 50% dans certains pays d’Europe centrale et orientale.

L’aube d’un nouveau monde fait de disruptions se lève

 

À tort, il est attribué à la pandémie la profonde crise que traversent l’industrie aéronautique et celle de l’automobile. Certes, ses effets sont incontestables, mais il faut chercher ailleurs pour comprendre toute sa profondeur. Ces secteurs étaient déjà condamnés à évoluer en raison de leurs contributions aux émissions de gaz à effet de serre, mais l’inertie retardait les changements qui sont à l’ordre du jour. La pandémie a bon dos.

Des bricoleurs pas à la hauteur

Tous les indicateurs se dégradent irrésistiblement en France, la stratégie gouvernementale d’endiguement de la pandémie n’y fait pas obstacle, l’objectif d’une immunité collective n’est plus vraisemblable, et quand elle interviendra la vaccination attendue ne sera pas la panacée espérée. Il va falloir vivre avec le virus, annonce l’OMS, une phrase dont la portée n’est pas encore pleinement mesurée.