Dynamiques du délitement européen

Que va-t-il advenir de l’Europe à force de s’arc-bouter sur la rétention budgétaire ? Bonne fée des banques, la BCE protège la monnaie commune et soulage les budgets nationaux en pesant sur les taux obligataires, un pis-aller qui rencontre ses limites. Et les petits accommodements complices destinés à réduire les déficits et l’endettement n’ont que des effets marginaux. Oui, sur quoi cela va-t-il déboucher ?

La mauvaise farce du talent et de la réussite

En ces temps d’inégalités croissantes, comme l’INSEE vient encore de le relever en France, chiffres 2018 à l’appui (*), le talent est seriné en exemple pour justifier les bonnes fortunes. Ni l’héritage, ni les guerres, ni la corruption, ni surtout la spéculation, qui sont autant d’occasions de les amasser, n’ont l’heur d’être évoqués. Mais qu’est-ce que le talent a donc à faire là-dedans, quand les transactions financières sont de plus en plus l’occasion d’une gestion passive ou confiées à des robots ?

De l’analyse des comportements à leur façonnement

Amnesty International a choisi ses cibles pour dénoncer dans un rapport fouillé la menace que représente la captation des informations personnelles. Facebook et Google ont été sortis du lot en raison de leur poids et avenir sur ce marché qui repose sur la vente de profils d’utilisateurs et de prédiction de leurs comportements. Selon l’organisation, tout deux attentent au respect de la vie privé et aux droits humains. Vivre sous surveillance revient alors pour les internautes à contracter un pacte faustien, obligés de se soumettre à « un système basé sur la violation des droits humains » pour les exercer.… Lire la suite

Ces bonnes résolutions passées à la trappe

L’intégrité des mesures de régulation des compagnies d’assurance est menacée, de même que celle des banques. Solvabilité II et Bâle III sont dans leurs collimateurs respectifs, et leur lobbying s’active. Le modèle économique des premières est mis en péril par les taux bas, mais son remplacement ne va pas de soi, tandis que les secondes voient arriver une augmentation de leurs fonds propres allant peser sur leur rentabilité. Qui des régulateurs ou des groupes de pression va bien pouvoir l’emporter, demandent les naïfs ?

L’assurance en alerte

Rien ne va plus dans l’assurance-vie, à qui le poncif de « placement favori des français » est attribué. Les compagnies d’assurance sont prises en étau entre les bas taux obligataires, avec lesquels elles se financent à long terme, et leurs produits à capital garanti. Il en résulte un effet de ciseaux qui pèse sur la rentabilité et cela impose d’augmenter les fonds propres. Par parenthèse, les fonds de pension par capitalisation hier présentés comme une panacée sont logés à la même enseigne.