À la recherche du temps perdu

L’équation financière est ainsi faite qu’il est bien souvent plus aisé de chiffrer les besoins de financement que d’y répondre. Illustrant cette fâcheuse constatation, les dirigeants européens vont devoir à la fois boucler leur budget pluri-annuel et dégager le financement des investissements des programmes de transition écologique et technologique. Mais comment y parvenir sans toucher à des contraintes budgétaires qu’ils ont mis moins de temps à adopter qu’ils vont en mettre pour les retoucher ?

À ce train-là, récession et déflation pendent au bout du nez

Rien de bien nouveau ! avec une croissance économique atone et une inflation sous-jacente de 1%, la zone euro ne se porte pas très bien, pour s’en tenir aux canons de beauté habituels. Les analystes et commentateurs attendent en pure perte une relance et, afin de plancher sur une hypothétique réforme d’un « pacte de stabilité et de croissance » de plus en plus mal nommé, la Commission annonce une large consultation. L’occasion de mettre tout le monde dans le bain afin de lui tenir compagnie.

« Green business », le doute se renforce

Un article publié par le Financial Times (*) fait fort involontairement douter de l’engagement déterminant du monde des affaires dans la réduction des émissions du carbone, qui est pour l’occasion opposé à la proposition du FMI, considérée insoutenable, de la fixation du prix de la tonne carbone à 75 dollars. Des pistes sont certes identifiées afin de modifier les comportements et de mettre le marché de son côté, mais sont-elles vraisemblables ?

Blague courte mais hilarante : démocratie représentative !

Dans le monde des bisounours (ou de la Matrice suivant vos références), le président de la République veille au respect de la Constitution qui donne au Premier ministre la direction du gouvernement, lui-même placé sous le contrôle de l’Assemblée nationale.

Dans la vraie vie, le président de la République veille au respect des volontés de l’oligarchie économico-financière, aidé de son secrétaire Premier ministre et des petites mains des autres ministères, aux fins d’enregistrement par l’Assemblée nationale des quatre voluptés de ladite oligarchie.

Bernie Sanders, le candidat public n°1

Une totale incertitude règne sur les résultats du caucus de l’Iowa, premier épisode de la bataille pour l’investiture démocrate aux élections présidentielles américaines de novembre prochain. Le nombre des indécis mesuré par les sondages et la complexité du processus électoral sont tels qu’il est impossible de prédire quel en sera le vainqueur. Mais, à titre de précaution, des caciques du parti démocrate affutent déjà dans l’ombre leurs couteaux pour barrer la route de l’investiture finale à Bernie Sanders.

De mauvaises cuisines bancaires se préparent

Il s’en prépare de belles dans le système bancaire européen, où le mot d’ordre est consolidation, c’est à dire concentration ! Afin d’améliorer leur faible rentabilité (comparé aux banques américaines), les banques n’ont pas trente-six solutions : diminuer leurs coûts ou grossir grâce à des acquisitions. Le premier exercice a ses limites, de nombreuses suppressions d’emplois étant déjà dans les tuyaux, tandis que la seconde rencontre des obstacles qu’il faudrait lever. C’est en chemin !

Les faux-semblants de la « neutralité carbone »

La révolution écologique était parait-il au cœur du récent Forum de Davos, à croire que l’intervention de Steven Mnuchin, l’ancien cadre de Goldman Sachs nommé secrétaire du Trésor américain, n’a pas été entendue. Écoutons-le : « il est impossible de modéliser les risques [climatiques] des 30 prochaines années avec certitude. Le monde a besoin d’un prix raisonnable de l’énergie au cours des 10 ou 20 prochaines années, sinon nous ne créerons pas d’emplois et nous ne créerons pas de croissance. » Le représentant de la première économie mondiale a douché ceux qui attendent une contribution américaine à cette révolution à … Lire la suite