Les marchés se révoltent, du jamais vu

Les places européennes et Wall Street ont connu hier leur pire journée. Les investisseurs ont manifesté sans fard leur profond désarroi, comme s’ils attendaient un miracle qui ne vient pas. Connaissant bien leur monde, ils savent que les banques centrales peuvent tenir le système financier hors de l’eau mais pas soutenir l’économie qu’ils ressentent être en péril. Le déclencheur du rebondissement de la crise de 2007 que l’on cherchait dans les profondeurs du système financier est désormais connu et, oh surprise ! il est exogène.

Quand tout fout le camp

Les règles les plus intangibles ne sont pas faites pour être respectées quand les circonstances deviennent exceptionnelles. Que ce soient celles du « pacte de stabilité » européen ou bien du « déficit zéro » allemand. Angela Merkel l’a signifié hier et cela devient parole d’Évangile. Cela pose toutefois plusieurs questions : quelle va être l’ampleur de ce tournant, combien de temps va-t-il durer et comment pourra-t-il être revenu dessus ?

L’Italie révélateur du rebondissement de la crise européenne

La situation en Italie et ses développements préfigurent-ils ce qui attend l’Europe toute entière ? Le gouvernement y est confronté à un redoutable arbitrage qui ne va pas lui être réservé : comment contenir la pandémie sans paralyser l’activité économique ? La Chine a fermé ses usines – avec des résultats qui restent à confirmer, une fois fait la part de la propagande – ce n’est pas le cas en Italie. Les mesures gouvernementales, à première vue draconiennes, peuvent-elles faire illusion, risquant de seulement ralentir la propagation du coronavirus mais par contre de précipiter le pays plus profondément dans la … Lire la suite

Les crises se suivent et ne se ressemblent pas

Le mot rebond fait fureur ce matin, mais il serait plus sage de s’en tenir à la minorisation des pertes pour rendre compte de la situation des Bourses et du marché pétrolier. Après un « lundi noir », les investisseurs reprennent leur souffle ce mardi, impressionnés par la visite symbolique du président chinois à Wuhan et les déclarations de matamore de Donald Trump. À l’image de la fébrilité des marchés, leur opinion est versatile.

À force de crier au loup, il finit par surgir

Pour la finance, n’est-ce qu’un mauvais moment à passer ? La fuite vers le refuge du marché obligataire pour se protéger de l’orage s’accompagne de l’espoir qu’il finira bien par s’arrêter. Mais quand et à quel prix ? Les spéculations fleurissent sur la date du pic de la pandémie, notamment en Chine d’où elle est partie, avec la conviction qu’un calendrier identique prévaudra par la suite dans les autres pays touchés. Afin de combattre l’angoisse, il y a toujours comme issue de rationaliser abusivement, faute de données établies.

Cela ne prend pas une bonne tournure du tout

Peut-on encore douter de la grande fragilité du système financier ? Un vent de panique, l’expression n’est pas trop forte, a recommencé à souffler ce lundi matin et la dégringolade boursière vire au krach en Europe, faisant suite à la chute intervenue sur les places asiatiques. Dans l’affolement, les capitaux refluent massivement vers le marché obligataire, faisant encore baisser les taux. Celui des titres américains à 10 ans est passé la nuit dernière sous les 0,5 %.

Les traders dépassés, les financiers font dans le génie

Avec Aladin, les amateurs de complots sont servis ! Conçu et exploité par le plus grand des fonds d’investissement, BlackRock, Aladin est le système nerveux des plus grands intervenants sur les marchés financiers. Ce n’est pas sans raison, car il prétend permettre à ses utilisateurs de vérifier que les actifs qu’ils détiennent en portefeuille sont bien de qualité, une fois établi le risque dont sont porteurs les actions, obligations et produits dérivés du monde entier, ainsi que ceux des paires de devises pour faire bonne mesure. Une mission qui tient du miracle, on n’attendait pas moins d’Aladin.

Face à la pandémie, la stratégie de l’ordre dispersé, sauf pour les réfugiés

Les choses deviennent sérieuses : les grandes banques n’avaient pas attendu pour tester leurs centres de secours, la BCE s’y met à son tour en demandant à ses 3.700 employés de rester travailler chez eux pendant une journée. Le signal d’alarme donné par la dégringolade boursière a été entendu à Francfort. Si des mesures de confinement s’imposaient, le spectacle devrait malgré tout continuer. Afin de s’en assurer, la BCE a demandé aux 120 banques qu’elle supervise de vérifier leur capacité à maintenir la continuité de leurs opérations lors de l’extension de la pandémie.