La dislocation de l’Europe fait un grand pas

Un rebondissement est-il possible ? Rien n’y a fait, les ministres de l’Eurogroupe se sont séparés au petit matin sans avoir rapproché les bords de la plaie. Le représentant du gouvernement hollandais a fait échouer la référence à l’émission d’euro-obligations qu’exigeait son collègue italien ainsi que la suppression de toute conditionnalité attachée aux prêts du Mécanisme européen de stabilité.

Quand les arbitrages renvoient à qui décide

Le vocabulaire de la crise s’enrichit de jour en jour. La résilience s’était installée, l’arbitrage monte en puissance. Les traders n’en ont plus l’usage exclusif, car il n’est plus seulement financier. Un nouvel arbitrage s’est imposé aux gouvernements qui dosent comme ils le peuvent protection sanitaire et économique en apportant des réponses variables et évolutives, le contrôle de la situation leur échappant des mains.

Une question avec pour enjeu beaucoup de centaines de milliards d’euros, de livres et de dollars

Manger son chapeau étant indigeste, rien d’étonnant à ce qu’il soit grignoté par petits bouts. Mais cela ne progresse pas sans mal. L’émission de corona-obligations reste bloquée au sein de la zone euro, bien que ce ne soit pas une panacée. Tandis qu’au Royaume-Uni un débat émerge à propos de l’étape d’après, la monétisation en grand des plans de sauvetage par la Banque d’Angleterre (BoE).

L’imagination est au pouvoir, disait-on

L’État est le dernier recours, c’est sans discussion ! Il l’est quand il devient vital de différer, prêter ou donner. Il l’est lorsqu’il préserve l’emploi ou quand il compense les pertes de chiffre d’affaires des entreprises et les chutes de revenu des particuliers. Son intervention pourra si nécessaire s’élargir. Quand la crise survient, l’État est une garantie tous risques. Les arbitrages ne sont plus confiés au marché qui n’est plus déifié. Il en découle bien des conséquences.

Si on aidait les masques à tomber

Dans l’improvisation, les plans se succèdent et s’additionnent, et ce n’est pas fini ! Les banques centrales et les gouvernements tentent de faire face à ce qui est désormais comparé à la Grande dépression, devant même la surpasser. Les suicides des financiers en moins, les morts du coronavirus et tout ce qui s’en suit en plus. L’économie plonge et des craquements se sont entendre dans le système financier, dont on découvre qu’ils sont tous deux systémiques. La pire des propriétés, celle devant laquelle ils sont désarmés.

Quand le pétrole ne se porte pas comme un charme

L’attention est focalisée sur le très bas prix du pétrole sur le marché mondial, un indicateur de toujours, mais le pire est-il intervenu ? Un rebond a certes salué les démarches de Donald Trump qui cherche à obtenir une baisse de la production pour faire remonter les cours. Il était sous la pression d’une intense campagne de lobbying qui réclamait des sanctions contre Riyad et Moscou, mais leur résultat se fait attendre. En tout état de cause, la médiation ne sera pas suffisante pour calmer le jeu étant donné l’ampleur de la chute de la demande.

Économie de guerre en temps de paix

La progression de la pandémie est selon l’OMS exponentielle malgré les mesures de confinement qui concernent maintenant la moitié de la population mondiale. Aux États-Unis, l’activité économique chute comme une pierre et dix millions d’américains se sont inscrits au chômage en deux semaines. Faut-il en rajouter pour souligner que nous vivons une économie de guerre en temps de paix ? D’où l’appel de plus en plus entendu au lancement du « plan Marshall » de l’après-guerre.