L'ÉTROITESSE DES MARGES DE MANŒUVRE, par François Leclerc

Billet invité.

La Commission et le nouveau président français sont désormais en mesure de mieux évaluer leurs marges de manœuvre vis-à-vis des autorités allemandes, le ministre espagnol Luis de Guindos venant de s’aligner sur les propositions de celles-ci. La Bundesbank a rejeté sans appel la proposition bruxelloise d’émission des European Safe Bonds – paquets de titres de dettes de plusieurs pays – car elle « pourrait être interprétée comme un pas vers des Eurobonds, c’est à dire un instrument de mutualisation de la dette ». La proposition française d’indexer l’allégement de la dette grecque à la croissance économique du pays … Lire la suite

LA CLAIRVOYANCE N'EST PAS UNE VERTU PARTAGÉE, par François Leclerc

Billet invité.

Après la BCE qui s’intéresse à la qualité de l’emploi, c’est au tour de l’OCDE de constater, allant plus loin, que « l’inégalité des revenus est inédite en ce moment et met en danger la cohésion sociale ». L’organisation déplore « l’incapacité des politiques publiques existantes à promouvoir une croissance inclusive » (qui bénéficie à tous), car une politique de l’emploi ne doit pas se focaliser uniquement sur les taux de chômage et d’emploi, mais aussi sur la qualité de ces emplois.

LA RELANCE EUROPÉENNE PETITE MAIN, par François Leclerc

Billet invité.

Une autre version des petites pousses vertes que l’on croit voir au loin fait fureur. Prenant leur désir du retour à la normalité pour réalité, les ECB-watchers – sur le mode des China-watchers – croient percevoir les signaux du tapering de la Banque centrale européenne, qui suivrait l’exemple de la Fed. La BCE se préparerait – à petit pas de bébé selon l’un d’entre eux – à entamer la décrue de ses mesures monétaires non-conventionnelles en procédant à la hausse de ses taux directeurs ou à la diminution de ses achats obligataires.

LA « DÉCENNIE DORÉE » DU MONDE, par François Leclerc

Billet invité.

Empruntant au jargon du monde des affaires pour donner du corps à sa démonstration, l’éditorial du quotidien Le Monde daté du 7 juin compare la zone euro à une entreprise qui est qualifiée de valeur de retournement lorsqu’elle « va s’en sortir et retrouver une prospérité que la Bourse et les investisseurs croyaient et croient encore improbable ». L’analogie a pour origine un vice-président de BlackRock, l’un des principaux fonds d’investissement mondiaux, dont on connait l’appétence pour la prospérité non partagée.

ILS PRENNENT LEURS PETITES PRÉCAUTIONS… par François Leclerc

Billet invité.

En Europe, contrairement aux États-Unis, les plus hautes autorités marchent sur des œufs. Christine Lagarde vient de proposer un compromis aux créanciers de la Grèce dont le FMI fait partie, accordant un délai non précisé aux opposants à toute réaménagement de sa dette, qu’elle continue d’exiger, tout en ne s’opposant pas au versement des 7 milliards d’euros de la tranche en suspens afin de permettre au gouvernement grec de ne pas faire défaut sur ses remboursements de l’été, mais sans y participer.

LES BANQUES AU ROYAUME DE LA BRICOLE, par François Leclerc

Billet invité.

Avec les banques, il vaut mieux ne pas avoir le dos tourné trop longtemps. Elles n’arrêtent pas de faire parler d’elles en Italie, et on assiste au retour discret dans l’actualité financière des établissements espagnols et allemands. Dans tous les cas, les sauvetages improvisés et négociés avec Bruxelles cherchent à protéger en priorité les investisseurs privés, faisant peu de cas des nouvelles règles de résolution des crises bancaires destinées à épargner les fonds publics dont il a été fait des gorges chaudes.

À LA GRÂCE DE DIEU ! par François Leclerc

Billet invité.

Les analystes rentrent habituellement la tête dans les épaules lorsqu’ils constatent que l’indice VIX signale une forte volatilité sur les marchés financiers. Paradoxalement, le calme qui règne actuellement sur les marchés leur semble trompeur et les inquiète. Ils manifestent leur méfiance envers ces eaux dormantes, car le niveau de volatilité est exceptionnellement faible, remarquent-ils, se disant in petto qu’il ne faut pas manquer cette fois-ci la prochaine crise.

DE LA DISPARITION MIRACULEUSE DE LA DETTE, par François Leclerc

Billet invité

Les banques centrales sont-elles entrées dans une phase de ralentissement progressif de leurs mesures non-conventionnelles ? L’encre coule à flot à ce propos, mais le sujet est glissant : la Fed continue de prendre son temps et la BCE résiste fermement aux pressions qu’elle subit. Occupés à les scruter, les commentateurs en oublient la Banque du Japon, qui ne donne elle aucun signe en ce sens. Annoncer une normalisation de la politique monétaire des grandes banques centrales exprime au mieux un vœu qui n’est pas exaucé.