Le destin européen contrarié de Macron

Huit pays d’Europe du Nord ont choisi le moment où le paysage allemand s’éclaircit, la grande coalition désormais sur ses rails, pour lancer un pavé dans la mare. Dans un document commun les Pays-Bas, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, la Finlande, l’Irlande, le Danemark et la Suède (ces deux derniers ne faisant pas partie de la zone euro) défendent la ligne exposée par Wolfgang Schäuble dans son testament rédigé avant de rejoindre la présidence du Bundestag. Pas question d’en dériver d’un iota.

L’incertitude s’installe en Italie

Tous les espoirs qui avaient été placés sur Matteo Renzi et le Parti démocrate se sont évanouis. Il a été longtemps cru par les autorités de Bruxelles qu’il serait en mesure de stabiliser l’Italie au sein de la zone euro, mais il a été rejeté et le Parti démocrate a subi une grande défaite électorale, loin des 40% recueillis lors des élections européennes de 2014 où il a été à son zénith. Désormais, c’est le Mouvement des cinq étoiles (M5S) qui se trouve au centre des jeux politiques, avec toutes les inconnues que cela comporte.

L’Union européenne en mode survie

À peine leur succès connu, la Ligue et le Mouvement des 5 étoiles ont tour à tour revendiqué la responsabilité du pouvoir, bien que sans majorité parlementaire. Vu des capitales européennes, l’horizon est chahuté. Hier la victoire de la coalition allemande redonnait espoir à ceux qui en attendent une ouverture, même réduite, en premier lieu le gouvernement français. Aujourd’hui, les mêmes doivent enregistrer la perte d’un allié italien potentiel, les deux vainqueurs des élections ne présageant pas un renforcement de leur camp.

…et l’Italie non plus !

Selon des résultats encore partiels, le Mouvement des cinq étoiles recueillerait à lui seul plus de 31% des voix, la coalition formée par Forza Italia et la Ligue obtiendrait environ 37%, et le Parti démocrate (PD) 19%. Aucune solution gouvernementale ne sort de la consultation, et l’hypothèse de la tenue de nouvelles élections est déjà sur la table.

À la différence de l’Allemagne, qui a fait l’expérience d’une situation nouvelle lorsqu’elle a voulu renouer avec la formule éprouvée de la grande coalition, l’Italie ne sort pas de sa routine politique faite de combinaisons et d’instabilité avec les élections de ce … Lire la suite

Comment mesurer le bien-être ?

[Paru le 9 février dernier dans Slate.]

Inclusive, l’adjectif est devenu incontournable. Accolé à la croissance, son emploi a pour objet de lui redonner sa gloire passée et de ne pas en faire un objectif en soi. La croissance doit dorénavant « inclure tous les français », car « les inégalités sont mauvaises pour la croissance », a déclaré Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances, lors de son intervention des « Rendez-vous de Bercy » de novembre dernier. À l’occasion de l’assemblée générale du FMI dont elle est la directrice générale, Christine Lagarde s’exclamait dans la … Lire la suite