Réfugiés et otages de surcroît

N’attendant rien d’un accord européen le soulageant de leur grand nombre, le gouvernement conservateur grec a trouvé une manière expéditive de se débarrasser des réfugiés : ils sont renvoyés à la mer sans autre forme de procès, en contravention avec la convention internationale qui veille à leur protection. Une enquête du New York Times qui s’appuie sur les ONG et les gardes-côtes turcs établit que plus d’un milliers de réfugiés ont fait l’objet de 31 expulsions successives. C’est donc une politique et non pas des cas isolés.

En plein dans la pétaudière européenne

Comment démentir le démantèlement de l’Europe qui se poursuit ? Dans tous les domaines, les intérêts nationaux prennent le pas et l’élan européen est à retrouver. Ce n’est pas le sommet de cette fin de semaine qui va inverser la vapeur, qui ne va être qu’une étape mouvementée de la recherche d’un compromis. L’impasse des négociations sur le Brexit symbolise à sa manière l’état des relations entre les membres de l’Union, faute de trouver les modalités d’un divorce à l’amiable entre anciens partenaires.

L’Espagne pourra-t-elle sauver l’honneur européen à elle seule ?

Lorsque l’Open Arms, l’un des rares navires des ONG continuant à opérer, a débarqué dans le port de Barcelone 60 réfugiés recueillis au large de la Libye, Ada Colau, sa mairesse, a immédiatement twitté : « Ils sont enfin arrivés dans le port de Barcelone en chantant et en dansant. Ils auraient pu mourir, mais ils sont en vie. Voilà la Méditerranée et l’Europe que nous voulons, où la vie est célébrée et protégée ». Elle détonne et c’est tout à son honneur.