Des réfugiés à la détermination exemplaire

Les dirigeants européens se sont pris à leur propre piège pour avoir dénoncé une invasion de réfugiés. En mobilisant la peur, ils ont alimenté le rejet. Dans l’opinion, l’assimilation s’est faite entre un terrorisme se revendiquant de l’Islam et une vague de déshérités, au départ syriens, fuyant la guerre et venant chercher un refuge. Aujourd’hui divisés, ces mêmes dirigeants se révèlent incapables de formuler un dispositif succédant à des accords de Dublin n’ayant pas résisté à l’épreuve du feu.

Qu’avons-nous en magasin ?

La croissance économique européenne s’essouffle, le Royaume Uni s’engage dans un mauvais divorce avec l’Union européenne et l’Italie est sommée sans succès de respecter des règles budgétaires intangibles et malfaisantes. L’extrême-droite et la xénophobie progressent, alimentées par une crise sociale rampante. Les effets de la croisade commerciale de Donald Trump sont encore attendus. La relance de l’Union étant bloquée, son démantèlement se poursuit.

La marche des Honduriens, un prélude

Ils sont 7.000 à avoir entamé une marche à pied de plus de 2.000 kilomètres pour tenter de pénétrer aux États-Unis. Hommes, femmes enfants, démunis de tout, ils préparent l’« assaut » dénoncé par Donald Trump qui mobilise 800 militaires pour renforcer la Garde nationale à la frontière afin de leur interdire l’entrée aux États-Unis. Ils viennent essentiellement du Honduras, dont ils fuient la violence et la misère, et espèrent atteindre la frontière américaine dans un mois et demi pour trouver refuge. Pour eux et les 1.500 enfants qui les accompagnent, il n’y a pas de marche arrière.

Quand il n’y a plus rien à perdre

Fuyant les violences qui règnent au Honduras, au Guatemala et au Salvador, plusieurs caravanes de réfugiés s’efforcent de rejoindre à marche forcée les États-Unis via le Mexique. Ils sont des milliers, hommes, femmes et enfants à effectuer leur épuisante marche sous le soleil tropical, démunis de tout et en particulier d’eau et de nourriture, dépendant des distributions spontanées qu’ils trouvent sur leur passage et lors de leurs haltes.

Il faudrait inventer les réfugiés s’ils n’existaient pas

L’Aquarius est à quai dans le port de Marseille, dans l’attente qui se présente longue de l’obtention d’un hypothétique pavillon lui permettant de reprendre sa mission de sauvetage. Reprenant symboliquement le flambeau, le Mare Jonio et l’Astral poursuivent sa veille dans les eaux internationales au large de la Libye, mais pour combien de temps encore ? Pour les autorités européennes, les ONG sont des fauteurs de trouble dont l’action humanitaire doit impérativement cesser, ils ne sont pas loin du but.