Billet invité.
Tandis que les autorités des pays que l’on disait développés affichent la vacuité de leur vision et leur paralysie, dépassées par une crise financière dont ils ne veulent pas reconnaître les ressorts pour ne pas les combattre, une succession d’événements imprime au monde une autre tournure.
Le profond et irrésistible mouvement qui continue de traverser le Moyen-Orient domine, par delà la cruauté des événements en cours et les incertitudes sur ce qui en résultera. De vieux comptes historiques commencent à être réglés et continue de se manifester une aspiration à la liberté devant laquelle il est impossible de rester insensible en prétextant qu’il ne faut pas ouvrir la boîte de Pandore. D’une certaine manière, cet épisode prend d’autres relais. Celui d’une Amérique latine qui est largement parvenue à s’émanciper des dictatures ou d’un camp socialiste au sein duquel le rêve de capitalisme, auquel était associé la liberté, s’est heurté en Russie et dans son ancien glacis à de dures réalités et désenchantements.
Les enchaînements sont rapides, mais à chaque fois c’est la même chose, et il pourrait en être encore une fois ainsi au Moyen-Orient : les mondes lézardés s’écroulent mais ce qui leur fait suite n’est pas à la hauteur des aspirations, de vieux démons occupent les sièges laissés soudainement vacants. Ceux qui ne possédaient rien ou peu sont à nouveau dépossédés : la liberté est une condition nécessaire mais pas suffisante, surtout lorsqu’elle est contingentée par de nouveaux interdits.
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