Une question avec pour enjeu beaucoup de centaines de milliards d’euros, de livres et de dollars

Manger son chapeau étant indigeste, rien d’étonnant à ce qu’il soit grignoté par petits bouts. Mais cela ne progresse pas sans mal. L’émission de corona-obligations reste bloquée au sein de la zone euro, bien que ce ne soit pas une panacée. Tandis qu’au Royaume-Uni un débat émerge à propos de l’étape d’après, la monétisation en grand des plans de sauvetage par la Banque d’Angleterre (BoE).

L’imagination est au pouvoir, disait-on

L’État est le dernier recours, c’est sans discussion ! Il l’est quand il devient vital de différer, prêter ou donner. Il l’est lorsqu’il préserve l’emploi ou quand il compense les pertes de chiffre d’affaires des entreprises et les chutes de revenu des particuliers. Son intervention pourra si nécessaire s’élargir. Quand la crise survient, l’État est une garantie tous risques. Les arbitrages ne sont plus confiés au marché qui n’est plus déifié. Il en découle bien des conséquences.

Un tout petit peu quand il faudrait beaucoup plus et mieux

Le monde ne tourne plus comme avant faute à une pandémie hors de toute proportion. Ses pics qui avaient été prématurément annoncés se révèlent être des mirages dangereux, et les précautions prises toujours plus insuffisantes. Que penser notamment d’une situation où, faute de prise en charge hospitalière des cas peu symptomatiques de l’infection, leur vie doit être partagée par leurs proches, sans parler du cas des infections asymptotiques non dépistées faute de campagnes de tests ?

Ils volent de défaites en défaites

Cinq heures ont été nécessaires aux membres du Conseil européen pour conclure leur téléconférence sans un quelconque accord, un genre qui s’est installé. Non, c’est non ! Angela Merkel s’est opposée de la manière la plus catégorique à l’appel lancé par les neufs pays de la zone euro, s’en tenant à une activation du Mécanisme européen de stabilité (MES) qui n’a pas été décidée pour ne pas répondre aux exigences de la situation qu’a relevé Giuseppe Conte. La suite est renvoyée à un Eurogroupe qui n’aboutira pas plus, sa précédente réunion s’étant terminée par l’attente d’un arbitrage …du Conseil européen. … Lire la suite

La cigale et la fourmi, nouvelle saison

Les pays européens sont désormais rangés en deux camps opposés, ceux qui appellent à l’émission de corona-obligations et ceux qui s’y refusent. L’argument massue de ces derniers était qu’il fallait être comme eux prévoyant et disposer de ce fait de réserves, ce qui nous rappelle une certaine fable. Tandis que ceux qui veulent aller de l’avant avancent des considérations morales et font valoir que si aucun pays n’est responsable du choc actuel, tous en subiront les conséquences.

Quand les grands sont tout petits

Une dépêche de l’AFP dévoile la teneur du projet de déclaration des dirigeants européens qui vont l’avaliser demain, après d’éventuelles corrections. Ils s’en tiennent, tenons-nous bien, à décider de «  commencer à préparer les mesures nécessaires pour revenir à un fonctionnement normal de nos sociétés et à une croissance durable », n’assurant que le programme minimum. Un progrès est toutefois enregistré, car hier les ministres des Finances n’étaient même pas parvenus à s’entendre sur un communiqué commun.