LA PÉRILLEUSE RENCONTRE DE L’EUROGROUPE DE MERCREDI, par François Leclerc

Billet invité.

Dans son discours de politique générale devant le Parlement grec, le premier ministre Alexis Tsipras a affirmé dimanche soir que « la décision inébranlable du gouvernement est d’honorer toutes ses promesses [de campagne] ». Faisant valoir que « aussi longtemps que nos partenaires insisteront sur l’austérité, le problème de la dette se perpétuera », et que la Grèce peut être le « catalyseur » d’une solution européenne, il a ensuite énuméré les dispositions que le gouvernement entendait prendre, conformément au programme de Syriza.

De premiers faibles signes d’évolution ont été depuis enregistrés. Le premier ministre portugais Pedro Passos … Lire la suite

LE REPOUSSOIR DU DÉFAUT N'EST PAS UNE CONDITION SUFFISANTE… par François Leclerc

Billet invité.

Combien de temps la Grèce va-t-elle pouvoir tenir ? Ses échéances de remboursement, qui sont établies, donnent des éléments de réponse que deux autres phénomènes compliquent : l’exode des capitaux des banques grecques, qui semble cependant s’être ralenti, et la collecte des impôts, qui connaît une importante baisse de régime.

La décision de la BCE d’augmenter le plafonnement de l’aide de liquidité d’urgence (ELA) a pour objectif de tenir à flot les banques grecques dans l’immédiat, mais le second facteur est sans appel, car les ressources budgétaires finiront par manquer, et l’État sera en état de cessation de … Lire la suite

SYRIZA NE SE LAISSE PAS DÉMONTER ET RELANCE, par François Leclerc

Billet invité.

Dans l’adversité, le gouvernement grec ne se laisse pas démonter et refuse de demander l’extension du plan de sauvetage en cours pour ne pas avoir à en accepter les conditions. Il continue vendredi soir de réclamer un financement-relais – une notion réfutée par Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe – afin de négocier un plan d’ensemble et rappelle à la BCE qu’elle doit à la Grèce 1,9 milliards d’euros, qu’il lui réclame, ce montant correspondant aux profit sur les titres de la dette grecque qu’elle détient. La banque centrale s’était engagée à les reverser dans le cadre des … Lire la suite

ILS S'Y SONT MIS À TOUS POUR CLAQUER LA PORTE, MAIS LA PARTIE N'EST PAS FINIE ! par François Leclerc

Billet invité

Une mesure « légitime », c’est ainsi que Matteo Renzi et François Hollande ont sans l’ombre d’une hésitation approuvé le coup de semonce de la BCE laissant aux banques grecques comme seule source de financement les aides de liquidités d’urgence (ELA). Et c’est cette annonce qui a sonné la fin de l’espoir de voir adopter le plan du gouvernement grec. On apprenait peu après que la BCE avait décidé d’augmenter le plafond de l’ELA, désormais porté à 60 milliards d’euros, afin que la situation ne leur échappe pas des mains : la BCE veut faire plier mais pas … Lire la suite

LA PHASE CRITIQUE, C'EST MAINTENANT ! par François Leclerc

Billet invité.

Afin de couper court à l’offensive de l’équipe grecque, anticipant l’échéance de fin de mois qu’elle avait elle-même donnée, la BCE et le gouvernement allemand ont opposé chacun à sa manière une fin de non-recevoir au plan qui était progressivement dévoilé. Les banques grecques ne disposent plus que du dispositif des liquidités d’urgence (ELA) pour se financer, et les autorités de Berlin ont fait fuiter un document préparatoire à la prochaine réunion de l’Eurogroupe annonçant leur totale intransigeance, ne laissant à la négociation que le changement de nom de la Troïka. Yanis Varoufakis rencontre aujourd’hui à Berlin Wolfgang … Lire la suite

LA BCE ENGAGE LES HOSTILITÉS, par François Leclerc

Billet invité.

C’est peu dire que le style et la tactique de négociation de l’équipe grecque agacent les dirigeants européens. Cohérent avec son rejet de la Troïka comme interlocuteur, Yanis Varoufakis voit un par un ses créanciers et essaime des interviews dans la grande presse au fur et à mesure de ses déplacements. Au fil de ses déclarations, on apprend petit à petit les éléments de son plan qu’il distille. En expliquant par exemple qu’il voudrait renégocier le taux des prêts du FMI, qui sont au-dessus de ceux du marché, après avoir aussi rencontré Poul Thomsen, son représentant pour l’Europe. … Lire la suite

ON ENTRE DANS LE VIF DU CŒUR DU SUJET, par François Leclerc

Billet invité.

En prenant l’initiative à toute allure, l’équipe gouvernementale grecque est parvenue à susciter un rapport de force en sa faveur, mais elle n’est encore qu’au milieu du gué. Le plus dur reste à venir avec deux interlocuteurs de poids : Mario Draghi et Wolfgang Schäuble. Car François Hollande pourra aujourd’hui prononcer de bonnes paroles, comme Matteo Renzi hier, mais cela ne suffit pas. Il faudrait peser avec détermination pour profiter de l’occasion. Or, chacun doit faire ses petits calculs à défaut d’avoir de grandes visions : « que puis-je obtenir, et quelle est la meilleure attitude pour y … Lire la suite

LE MISTIGRI DÉCOUPÉ EN TRANCHES, par François Leclerc

Billet invité.

On parle toujours du remboursement, des émetteurs de la dette et de leur remboursement, et l’on s’intéresse à tort bien plus rarement à ceux qui la détiennent. Ce qui se comprend lorsqu’il va de soi qu’ils seront tous remboursés en bénéficiant d’un traitement égal, mais n’est plus possible quand ce n’est plus de cas. Le jeu se complique alors, comme lors de l’effacement précédent de la dette grecque, qui a uniquement touché les créanciers privés, préservant la BCE, et a été organisé sous l’égide de l’Institute of International Finance (IIF), cette émanation des mégabanques internationales. Or c’est la … Lire la suite

SUFFIT-IL D'ÊTRE ICONOCLASTE POUR AVOIR RAISON ? par François Leclerc

Billet invité.

L’équipe de Syriza n’a pas fini de prendre à contrepied les dirigeants européens en ne satisfaisant pas aux rituels auxquels ils sont accoutumés ainsi qu’en refusant de se glisser dans leur moule. Après avoir refusé de satisfaire à un examen de passage devant la Troïka doté de 7 milliards d’euros, lui opposant la négociation d’un contrat sur de toutes autres bases, Yanis Varoufakis en a dévoilé hier les grandes lignes.

Le plan consisterait à émettre deux types de nouveaux titres en échange des créances actuelles. Les premiers titres seraient destinés aux pays européens créanciers, et indexés sur la … Lire la suite

PREMIÈRE LEÇON GRECQUE : LA FERMETÉ PAIE, par François Leclerc

Billet invité.

L’équipe réunie par Syriza a déjà remporté une première victoire : elle a réussi là où François Hollande et Matteo Renzi ont échoué avec leurs tentatives timorées d’assouplir la stratégie gravée dans le Pacte fiscal. En prenant l’initiative, et en faisant preuve de fermeté, le dos au mur du défaut dont elle fait un instrument de chantage caractérisé, le gouvernement grec mène pour l’instant la danse là où les Italiens et les Français ont dû en rabattre, ayant fait la preuve du contraire. Qui l’eut crû ?

Mais pour que cette stratégie fonctionne, il fallait que la stratégie … Lire la suite