La réinitialisation du capitalisme, une trouvaille

Le temps est venu d’une « grande réinitialisation du capitalisme » proclame Klaus Schwab qui se défend de tout « rêve impossible » tout en énonçant un programme chimérique. On aurait envie de lui dire chiche, comme s’il suffisait de pousser un bouton ! D’année en année, le fondateur du Forum de Davos nous a habitués aux envolées sans lendemain, son fonds de commerce. Dans la foulée, de grandes entreprises américaines soucieuses de leur image de marque affichent des convictions anti-racistes, mais l’on est accoutumé à s’interroger sur leurs concrétisations.

Entre l’État et le marché, leurs cœurs balancent

Parmi les sujets de préoccupation, l’endettement des entreprises a pris le pas sur celui des États. Le fonds d’investissement géant Fidelity Investments a sonné l’alarme, ceux-ci n’allant pas être selon lui en mesure de recapitaliser les entreprises comme nécessaire, faisant face à un problème de solvabilité et non pas de liquidité. Ce n’est pas une nuance mais exprime leur sous-capitalisation ! Or, en dépit de leur bonne fortune et de leur gigantisme qui tient lieu d’amortisseur, ces fonds n’en ont pas les moyens vu l’ampleur des besoins !

Ils vont avoir mal à la finance

Ont-ils d’autres registres que le mensonge (d’État) et les prévisions arrangeantes ? le ministre de l’Économie et des Finances français en fait douter. Convenant d’un « choc économique extrêmement brutal » et que « le plus dur est devant nous », Bruno Le Maire ne peut s’empêcher de prédire un rebond en 2021 dans lequel il a « une confiance absolue ». D’ici là, il sera toujours possible de réviser une nouvelle fois les prévisions de chute du PIB et d’accroissement de l’endettement…

Pas une seconde d’inattention ne leur est accordée

Haut-lieu du système financier, les fonds monétaires sont surveillés de près par les banques centrales, car ce sont de grands sensibles. Au mois de mars dernier, une crise les a sérieusement secoué, conduisant la Fed à intervenir en leur fournissant toute la liquidité dont ils avaient besoin. On a depuis appris que la BCE avait fait de même sur leur marché européen, qui pèse 1.200 milliards d’euros, mais cela avait été alors moins relevé.

Le capitalisme n’est pas la solution rêvée

Le ver était dans le fruit, car comment expliquer sinon l’enchaînement impressionnant des faits et leur ampleur ? De sanitaire, la crise est devenue économique et nous sommes entrés dans sa dimension socio-politique dont nous n’allons pas sortir de sitôt. Dans tous les domaines, elle agit comme révélateur de lourds dysfonctionnements sous-jacents qui appellent la réévaluation d’un système présenté comme abouti. On voit en effet à quoi il mène !

Soins intensifs d’un tout autre genre dont on n’est pas sorti

 

La masse des actifs financiers et des liquidités est telle que le système peut s’accommoder de taux négatifs persistants, cette incongruité pour ceux qui font de l’argent avec l’argent, car ils y trouvent leur compte par ailleurs. Sur le marché obligataire, la peine sera cependant compensée par la hausse de la valeur des titres si les taux continuent de baisser, mais s’ils remontent les pertes seront alors au rendez-vous.