Ils marchent sur des œufs

Standard & Poor’s n’a pas dégradé la note italienne à la suite de Moody’s, se limitant à lui adjoindre une perspective négative pour la prochaine fois. Côté gouvernement italien, un autre signal se voulant apaisant a été donné : des amendements budgétaires devraient être présentés demain au Parlement, permettant au gouvernement de proposer ultérieurement un calendrier de mise en œuvre du revenu citoyen et d’abaissement de la date de la retraite, les deux inscrits au budget pour 15,7 milliards d’euros en année pleine. La Commission saisira-t-elle la balle au bond ?

Mario Draghi n’est pas le seul à ne pas avoir de boule de cristal

Malgré les sujets d’inquiétude qui s’amoncellent, la BCE maintient ses projets de désengagement, mais sans les accélérer. Une manière d’adopter l’attentisme face à la multiplication des inconnues. Sans même évoquer les effets de la guerre commerciale mondiale sur l’économie européenne, le Brexit va affecter le périmètre de l’Union et la crise italienne menacer celui de la zone euro. Voilà qui justifie quelque prudence, qui plus est dans le contexte d’un affaiblissement de la croissance !

La Commission va avoir besoin de beaucoup d’imagination

Afin de calmer le jeu sur le marché de la dette, Pierre Moscovici a lancé depuis Rome «  je n’imagine pas l’euro sans l’Italie et l’Italie sans l’euro ». Il a aussi insisté qu’il allait falloir « gérer tout cela avec sang-froid, en restant ensemble ». On attend qu’il explicite ce qu’il entendait dernièrement en préconisant que les règles « doivent être flexibles et s’adapter aux situations ».

À nouveau de vilaines cachoteries

Les ambitions européennes d’Emmanuel Macron continuent de se réduire comme peau de chagrin. Le projet de taxation des GAFA défendu par Bruno Le Maire, le ministre français des Finances, ne va voir le jour qu’une fois inclue une  « clause d’exclusion » qui le rendra caduc lorsqu’une « solution internationale » au niveau de l’OCDE, et non plus seulement européen, sera adoptée. C’est le prix à payer, a-t-il reconnu pour convaincre les récalcitrants au sein de l’Union, dont l’Irlande qui a déroulé le tapis rouge fiscal aux GAFA.