Ces sentences qui condamnent ceux qui les prononcent

Pierre Moscovici a cru pouvoir prononcer une sentence définitive en affirmant que « la dette est l’ennemi de l’économie, elle est l’ennemi du peuple européen ». Bien évidemment, il n’entendait pas par là l’endettement en général, mais la dette publique. Rien de nouveau, direz-vous, sauf que sa déclaration tombe à contre-temps lorsque l’on observe le comportement du marché obligataire.

La BCE ne désarme pas

À l’issue de la première réunion de politique monétaire de l’année de la BCE, Mario Draghi a cherché à rassurer après avoir annoncé que le passage à vide de la zone euro pourrait être plus marqué qu’initialement prévu et durer plus longtemps. Écartant le spectre de la récession, il a néanmoins décrit un avenir fort bouché. Les analystes n’y ont vu qu’un report de la prochaine hausse des taux, jusque-là prévue à l’été, sans avoir encore saisi dans toute son ampleur le message.

8.400 milliards de dollars de titres de la dette publique à 0%

Les investisseurs ne sont pas trop rassurés à l’entrée dans cette nouvelle année. Selon un usage bien établi, ils le manifestent en optant pour des valeurs refuges. Et, tout bien pesé, la dette publique est le meilleur qu’ils peuvent espérer trouver. Un paradoxe alors qu’elle est décrétée en Europe l’ennemi numéro 1 et que les interrogations grandissent à son sujet aux États-Unis et en Chine. Dans ces deux pays, va-t-elle être à force longtemps extensible ?