Le désendettement, un débat mené à reculons quand il devient inévitable

Le débat clé sur le meilleur moyen de réduire l’endettement massif rejaillit à propos de l’Italie après être réapparu en Grèce. On sait qu’il n’y a pas trente-six mille manières d’y parvenir, une forte inflation et une forte croissance étant les préférables. Par défaut, il ne reste que le réaménagement de la dette, et dans les cas ultimes sa restructuration. Mais, longtemps monnaie courante, cette dernière option est devenue un interdit, au nom des intérêts supérieurs du système financier.

Ils marchent sur des œufs

Standard & Poor’s n’a pas dégradé la note italienne à la suite de Moody’s, se limitant à lui adjoindre une perspective négative pour la prochaine fois. Côté gouvernement italien, un autre signal se voulant apaisant a été donné : des amendements budgétaires devraient être présentés demain au Parlement, permettant au gouvernement de proposer ultérieurement un calendrier de mise en œuvre du revenu citoyen et d’abaissement de la date de la retraite, les deux inscrits au budget pour 15,7 milliards d’euros en année pleine. La Commission saisira-t-elle la balle au bond ?

La dynamique allemande qui participe du démantèlement de l’Europe

Rien, tout au contraire, n’annonce un déblocage de la politique budgétaire européenne dans les temps à venir. Et les autorités allemandes entrainent leur pays tout entier dans des dogmes devenus des diktats. L’Europe doit selon elles opérer son désendettement à la force du poignet, pays par pays, en prenant l’Allemagne pour exemple, on connait la chanson. Quand bien même son modèle reposant sur l’exportation est menacé par Donald Trump et qu’en tout état de cause tout le monde ne peut pas être exportateur net à la fois.

Nos certitudes sont-elles un luxe ?

La crise est désormais globale. De financière, elle est successivement devenue économique, puis sociale et politique. Aujourd’hui, elle prend également les traits d’une guerre commerciale mondiale, comprenant des offensives sur le terrain monétaire.

Les interrogations se multiplient, les prévisions sont illusoires, une forte dynamique s’exerce. Et d’une certaine manière nous nous y sommes faits. La fin des idéologies n’avait-elle pas été prédite pour que ne soit conservée que celle qui défend les avantages acquis des nantis ?

La démonstration de Nicolas Hulot

La démission surprise de Nicolas Hulot a déclenché une avalanche de commentaires, dont peu ont à voir avec ce qui semble avoir été son déclencheur, la présence des lobbies au plus haut niveau de l’État. « Qui a le pouvoir  ? qui gouverne ? » s’est pourtant interrogé le ministre, considérant qu’il s’agit là « d’un problème de démocratie » après en avoir fait la dure expérience à ses dépens.

Les États-Désunis d’Amérique

Par Roberto Boulant

Conséquence logique d’une société clivée à l’extrême par les inégalités et un basculement démographique qui voit la population blanche reculer inexorablement (un nouveau-né sur deux est « non-blanc » suivant la terminologie raciale), on savait déjà que Donald Trump n’était pas vraiment le 45ème président des États-Unis, mais plutôt le 1er président de son seul électorat. Quitte à faire de la recherche systématique des tensions internes et externes, sa principale méthode de gouvernement pour se maintenir.

L’insaisissable changement de l’ordre mondial

Combien de temps vont-ils continuer à jouer à faire semblant, à déplorer l’abandon des relations à l’ancienne mode ? Donald Tusk, le président de l’Union européenne, est dans le vrai quand il reproche à Donald Trump de défier « l’ordre mondial » à l’occasion du G7, mais dans le faux quand il considère implicitement que celui-ci est immuable. D’où le malaise de dirigeants devant cet ordre en train de basculer, qu’ils ne savent pas comment rattraper.

Emmanuel Macron, un président de et pour l’ancien monde

Par Jean-Michel Servet

La différence de générations entre le président français, 40 ans, et les deux journalistes qui l’ont interpelé pendant plus de deux heures trente le 15 avril dernier, Jean-Jacques Bourdin, 69 ans, et Edwy Plenel, 65 ans, aurait pu laisser penser qu’Emmanuel Macron incarnerait la jeunesse et ses deux interviewers l’ancien monde. Il n’en a rien été. Non seulement parce que le président portait cravate et les deux journalistes pas ; parce que ceux-ci n’ont jamais désigné le chef de l’État par son titre protocolaire ; ou encore parce que les symboles des drapeaux français et européen avaient … Lire la suite