Il faut deux ailes pour voler

Les deux compères n’y parviennent pas. Diminuée, Angela Merkel privilégie la résolution de ses problèmes internes, forçant Emmanuel Macron à abandonner ses ambitions.

La chancelière se contente de proposer d’élargir l’Eurogroupe aux ministres de l’économie, lorsqu’ils sont distincts de ceux des finances. Avec pour mission de veiller à la compétitivité de la zone Euro et à la cohésion de ses membres. Ce que recouvrent ces notions représentant dans son esprit la promotion du modèle allemand.

Emmanuel Macron condamné à jouer petit

À ce stade, que reste-t-il d’autre à Angela Merkel et Emmanuel Macron qu’à habiller leurs désaccords afin de faire bonne figure lors du prochain sommet de juin ? Sous la pression de son parti, la chancelière voit sa marge de manœuvre singulièrement se réduire. Dans la perspective des élections européennes de mai 2019, leur feuille de route s’annonce de la dimension d’une feuille de vigne. Le moteur franco-allemand a calé, l’Allemagne a imposé sa politique européenne de rétention. Le président français en est pour ses frais, il ne lui reste plus que le verbe.

Emmanuel Macron, un président de et pour l’ancien monde

Par Jean-Michel Servet

La différence de générations entre le président français, 40 ans, et les deux journalistes qui l’ont interpelé pendant plus de deux heures trente le 15 avril dernier, Jean-Jacques Bourdin, 69 ans, et Edwy Plenel, 65 ans, aurait pu laisser penser qu’Emmanuel Macron incarnerait la jeunesse et ses deux interviewers l’ancien monde. Il n’en a rien été. Non seulement parce que le président portait cravate et les deux journalistes pas ; parce que ceux-ci n’ont jamais désigné le chef de l’État par son titre protocolaire ; ou encore parce que les symboles des drapeaux français et européen avaient … Lire la suite

Guerre commerciale : le moment du passage à l’acte se rapproche

Le ton monte, les menaces se multiplient, l’escalade qui reste encore verbale bat son plein. Les autorités chinoises ont visé juste avec leur dernière liste de produits américains, dont la taxation frapperait l’électorat de Donald Trump. Il n’a pas tardé à surenchérir en demandant dès le lendemain au ministère du commerce (USTR) d’élargir la liste des produits chinois sur laquelle il travaille, afin de doubler la mise initiale pour que les taxes à l’importation sur les produits chinois rapportent désormais 100 milliards de dollars, comblant d’autant le déficit commercial.

Europe : nous n’avons pas tout vu !

Doit-on croire que la dynamique de démantèlement de la zone euro est enrayée et que les épisodes grecs, portugais et espagnol sont à ranger au magasin des mauvais souvenirs ? Même si Emmanuel Macron se heurte à porte fermée dans ses tentatives de relance des institutions et de l’économie européenne, la croissance qui s’est malgré tout instaurée pourrait-elle, bon an mal an, permettre progressivement un rétablissement, c’est à dire résorber le chômage, accroître la rémunération du travail et rééquilibrer les budgets gouvernementaux ?

Le G20-finances : jeux de mots, jeux de vilains

Le G20-finances en cours est une exemplaire démonstration par l’absurde. L’unanimité s’y imposant, faute de déclencher on ne sait quoi de pire, les plus hautes autorités mondiales s’emploient depuis quelques jours à ciseler des périphrases pour ne pas utiliser les mots qui blessent. Seul Donald Trump s’est octroyé ce droit, mais il les réserve à sa consommation intérieure, c’est à dire à son électorat.