Comment sortir du piège

Éclipsé dans l’actualité par le show du G7, le symposium annuel de Jackson Hole, aux États-Unis, vient de se terminer. Il avait cette année comme thème « les défis de la politique monétaire », une formulation fort à propos étant donné les interrogations que celle-ci soulève pour la suite. Suscitant des divergences marquées d’appréciation au sein de la Fed, à lire les minutes de sa dernière réunion, ou bien la conviction qui se répand que la situation dépasse les banques centrales et que d’y répondre n’est pas de leur ressort.

Démantèlement de la régulation financière

De toutes les mesures de la réglementation financière, la règle Volcker a été celle qui a été la plus  âprement disputée avant d’être finalement adoptée en 2010. Sa vocation était d’interdire les activités spéculatrices des banques sur fonds propres, et de renouer avec les principes du Glass-Steagall Act de 1933, abrogé sous Bill Clinton en 1999. À nouveau, l’incompatibilité entre les métiers de banque des dépôts et de banque d’investissement était en vigueur. Et ce n’était pas supportable de brider ainsi une activité financière si profitable… et risquée.

L’Europe, à tâtons

Quand l’Allemagne tousse, toute l’Europe s’enrhume ! Ce qui était valable hier pour Boulogne-Billancourt peut s’appliquer aujourd’hui à une échelle bien plus vaste. L’économie allemande flirte avec la récession et pourrait vite y plonger, entraînant la zone euro toute entière. Et il ne s’agit plus aujourd’hui des conséquences de la crise de l’automobile, mais d’une tendance plus générale qui menace d’être encore accentuée par les effets de la guerre commerciale entre les États-Unis et le Chine, ses deux principaux clients.

L’Italie joue les prolongations

Combien de temps la crise politique italienne va-t-elle encore pouvoir durer avant d’éclater ? Favorable au Mouvement des 5 étoiles lors de la formation de l’actuelle coalition avec la Ligue, le rapport de force électoral a changé dans le pays, selon les sondages d’opinion. La Ligue prétend à un remaniement du gouvernement en sa faveur et pourrait déclencher de nouvelles élections pour l’imposer. Ce qui pourrait amener à une rupture de la coalition et à la recherche par Matteo Salvini de nouvelles alliances.

Ces pauvres banques

Après avoir durement ferraillé ces deux dernières années avec les autorités régulatrices, les grandes banques européennes entendent désormais poursuivre leur combat auprès des autorités politiques – ayant quelques raisons de croire qu’elles seront mieux entendues – afin de faire obstacle à l’application telles quelles des nouvelles obligations de renforcement de leurs fonds propres. Elles sont prévues pour intervenir pleinement en 2027, soit vingt ans après le démarrage de la crise financière !