Cela ne prend pas une bonne tournure du tout

Peut-on encore douter de la grande fragilité du système financier ? Un vent de panique, l’expression n’est pas trop forte, a recommencé à souffler ce lundi matin et la dégringolade boursière vire au krach en Europe, faisant suite à la chute intervenue sur les places asiatiques. Dans l’affolement, les capitaux refluent massivement vers le marché obligataire, faisant encore baisser les taux. Celui des titres américains à 10 ans est passé la nuit dernière sous les 0,5 %.

Les traders dépassés, les financiers font dans le génie

Avec Aladin, les amateurs de complots sont servis ! Conçu et exploité par le plus grand des fonds d’investissement, BlackRock, Aladin est le système nerveux des plus grands intervenants sur les marchés financiers. Ce n’est pas sans raison, car il prétend permettre à ses utilisateurs de vérifier que les actifs qu’ils détiennent en portefeuille sont bien de qualité, une fois établi le risque dont sont porteurs les actions, obligations et produits dérivés du monde entier, ainsi que ceux des paires de devises pour faire bonne mesure. Une mission qui tient du miracle, on n’attendait pas moins d’Aladin.

Face à la pandémie, la stratégie de l’ordre dispersé, sauf pour les réfugiés

Les choses deviennent sérieuses : les grandes banques n’avaient pas attendu pour tester leurs centres de secours, la BCE s’y met à son tour en demandant à ses 3.700 employés de rester travailler chez eux pendant une journée. Le signal d’alarme donné par la dégringolade boursière a été entendu à Francfort. Si des mesures de confinement s’imposaient, le spectacle devrait malgré tout continuer. Afin de s’en assurer, la BCE a demandé aux 120 banques qu’elle supervise de vérifier leur capacité à maintenir la continuité de leurs opérations lors de l’extension de la pandémie.

Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse

Une nouvelle génération d’agences de notation est née, soulevant autant d’interrogations que les précédentes qui continuent sans que rien les concernant n’ait changé. Les petites dernières sont dénommées « extra-financières » et distribuent aux entreprises le label ESG après évaluation des performances selon des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. C’est dans l’air du temps.

Surprise ! le risque climatique n’est pas pour tout le monde

Dans la palette déjà bien étoffée des risques financiers, un petit nouveau est arrivé, pudiquement appelé « risque climatique » sans plus de précision. Ce qui a incité le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau à annoncer, dans La Tribune, la tenue cette année d’un nouveau type de test de résistance : « le risque climatique est au cœur de notre métier de superviseur et nous devons développer les technologies pour aider les banques et les compagnies d’assurance à mieux le mesurer. » Que nous vaut donc cette nouvelle préoccupation ?

Les grands esprits se rencontrent ou pas

En visite chez les cousins allemands, le chef de l’État français s’efforce en pure perte de « donner une nouvelle dynamique à l’aventure européenne » qui en est dépourvue. Ses précédentes tentatives ayant échoué, ses incursions sur d’autres terrains n’ayant rien donné, il n’est plus question de budget européen, pas plus de stratégie commune de lutte contre le réchauffement climatique, mais de bâtir une défense européenne, le plus petit dénominateur commun.