Le destin européen contrarié de Macron

Huit pays d’Europe du Nord ont choisi le moment où le paysage allemand s’éclaircit, la grande coalition désormais sur ses rails, pour lancer un pavé dans la mare. Dans un document commun les Pays-Bas, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, la Finlande, l’Irlande, le Danemark et la Suède (ces deux derniers ne faisant pas partie de la zone euro) défendent la ligne exposée par Wolfgang Schäuble dans son testament rédigé avant de rejoindre la présidence du Bundestag. Pas question d’en dériver d’un iota.

L’incertitude s’installe en Italie

Tous les espoirs qui avaient été placés sur Matteo Renzi et le Parti démocrate se sont évanouis. Il a été longtemps cru par les autorités de Bruxelles qu’il serait en mesure de stabiliser l’Italie au sein de la zone euro, mais il a été rejeté et le Parti démocrate a subi une grande défaite électorale, loin des 40% recueillis lors des élections européennes de 2014 où il a été à son zénith. Désormais, c’est le Mouvement des cinq étoiles (M5S) qui se trouve au centre des jeux politiques, avec toutes les inconnues que cela comporte.

L’Union européenne en mode survie

À peine leur succès connu, la Ligue et le Mouvement des 5 étoiles ont tour à tour revendiqué la responsabilité du pouvoir, bien que sans majorité parlementaire. Vu des capitales européennes, l’horizon est chahuté. Hier la victoire de la coalition allemande redonnait espoir à ceux qui en attendent une ouverture, même réduite, en premier lieu le gouvernement français. Aujourd’hui, les mêmes doivent enregistrer la perte d’un allié italien potentiel, les deux vainqueurs des élections ne présageant pas un renforcement de leur camp.

LES MOYENS DE SES AMBITIONS, par François Leclerc

Billet invité.

Luis de Guindos, ministre des finances de Mariano Rajoy et ancien collaborateur de Goldman Sachs, va être le premier à occuper un des nombreux sièges européens prochainement vacants, la vice-présidence de la BCE. Le petit monde européen bruisse déjà de rumeurs sur les nominations qui vont suivre, faites d’équilibres géopolitiques savants. Les deux gros morceaux sont les présidences de la BCE et de la Commission.