Les polarisations se renforcent et alimentent le démantèlement

Dans la série « la crise politique européenne multiforme s’approfondit », c’est au tour de l’Espagne d’apporter sa contribution. En rejetant le compromis proposé par le Premier ministre socialiste qui cherche à obtenir leur vote pour son projet de budget, les indépendantistes catalans semblent avoir décidé de la chute de son gouvernement, sauf retournement. Car il n’y a pas d’adoption possible sans le vote de leurs élus.

Lentement l’Europe s’effondre

Transparency international pointe du doigt l’Eurogroupe, la réunion des ministres des finances de pays de la zone euro. N’ayant aucune existence dans les traités, ne produisant aucun compte-rendu de ses fréquentes réunions, l’Eurogroupe joue le rôle d’une direction de l’économie de fait, comme abondamment illustré ces dernières années, justifiant aux yeux de l’ONG qu’il soit contrôlé par le Parlement européen.

Les manipulations téléguidées du marché obligataire

L’anonymat du marché est une convenance bien utile qui permet de ne pas identifier les acteurs de tel ou tel événement financier important à propos duquel la discrétion s’impose. Notamment lorsque le marché – ou les marchés, au choix – tonne de sa grosse voix pour punir les récalcitrants à une politique de désendettement appelant à être courageux. Précision qui a son importance : font preuve de courage ceux qui imposent cette politique et non pas ceux qui en subissent les effets.

Ces sentences qui condamnent ceux qui les prononcent

Pierre Moscovici a cru pouvoir prononcer une sentence définitive en affirmant que « la dette est l’ennemi de l’économie, elle est l’ennemi du peuple européen ». Bien évidemment, il n’entendait pas par là l’endettement en général, mais la dette publique. Rien de nouveau, direz-vous, sauf que sa déclaration tombe à contre-temps lorsque l’on observe le comportement du marché obligataire.

Un silence honteux

Cela fait dix jours que les 47 réfugiés à bord du Sea-Watch 3 sont bloqués au large des côtes de la Sicile, sans être autorisés à y être débarqués. Il a fallu quinze jours, la dernière fois, pour qu’un accord intervienne au large de Malte, combien de temps faudra-t-il cette fois-ci ?

Francesco Rocca, le président de la fédération internationale de la Croix-Rouge, s’est exclamé : « Comment est-ce possible que 47 personnes représentent une telle menace pour l’Union européenne dans son ensemble ? ». Mais rien n’y fait, alors qu’en Italie de nombreuses voix s’élèvent et qu’une manifestation s’est … Lire la suite

La BCE ne désarme pas

À l’issue de la première réunion de politique monétaire de l’année de la BCE, Mario Draghi a cherché à rassurer après avoir annoncé que le passage à vide de la zone euro pourrait être plus marqué qu’initialement prévu et durer plus longtemps. Écartant le spectre de la récession, il a néanmoins décrit un avenir fort bouché. Les analystes n’y ont vu qu’un report de la prochaine hausse des taux, jusque-là prévue à l’été, sans avoir encore saisi dans toute son ampleur le message.