Les rythmes déphasés d’une crise globale

Il y a deux manières de décrire les derniers rebondissements de la crise politique européenne en Allemagne et en Irlande : en constatant que tout est ouvert ou bien que les incertitudes sont fortes, ce qui n’est d’ailleurs pas incompatible. Avec la démission inopinée de la présidente de la CDU, résultat d’un profond clivage en son sein, et le succès électoral historique et inattendu du Sinn Féin, les cartes vont être dans les deux cas redistribuées, mais comment ?

À la recherche du temps perdu

L’équation financière est ainsi faite qu’il est bien souvent plus aisé de chiffrer les besoins de financement que d’y répondre. Illustrant cette fâcheuse constatation, les dirigeants européens vont devoir à la fois boucler leur budget pluri-annuel et dégager le financement des investissements des programmes de transition écologique et technologique. Mais comment y parvenir sans toucher à des contraintes budgétaires qu’ils ont mis moins de temps à adopter qu’ils vont en mettre pour les retoucher ?

À ce train-là, récession et déflation pendent au bout du nez

Rien de bien nouveau ! avec une croissance économique atone et une inflation sous-jacente de 1%, la zone euro ne se porte pas très bien, pour s’en tenir aux canons de beauté habituels. Les analystes et commentateurs attendent en pure perte une relance et, afin de plancher sur une hypothétique réforme d’un « pacte de stabilité et de croissance » de plus en plus mal nommé, la Commission annonce une large consultation. L’occasion de mettre tout le monde dans le bain afin de lui tenir compagnie.

De mauvaises cuisines bancaires se préparent

Il s’en prépare de belles dans le système bancaire européen, où le mot d’ordre est consolidation, c’est à dire concentration ! Afin d’améliorer leur faible rentabilité (comparé aux banques américaines), les banques n’ont pas trente-six solutions : diminuer leurs coûts ou grossir grâce à des acquisitions. Le premier exercice a ses limites, de nombreuses suppressions d’emplois étant déjà dans les tuyaux, tandis que la seconde rencontre des obstacles qu’il faudrait lever. C’est en chemin !

Les faux-semblants de la « neutralité carbone »

La révolution écologique était parait-il au cœur du récent Forum de Davos, à croire que l’intervention de Steven Mnuchin, l’ancien cadre de Goldman Sachs nommé secrétaire du Trésor américain, n’a pas été entendue. Écoutons-le : « il est impossible de modéliser les risques [climatiques] des 30 prochaines années avec certitude. Le monde a besoin d’un prix raisonnable de l’énergie au cours des 10 ou 20 prochaines années, sinon nous ne créerons pas d’emplois et nous ne créerons pas de croissance. » Le représentant de la première économie mondiale a douché ceux qui attendent une contribution américaine à cette révolution à … Lire la suite

Immense irresponsabilité collective

Malgré l’hiver et une mer très rude, les réfugiés tentent toujours de fuir à tout prix une Libye en pleine guerre civile. Près de 500 d’entre eux ont été sauvés le week-end dernier par les équipes des ONG et attendent d’être débarqués, le temps qu’un accord lent à intervenir soit trouvé pour les répartir entre pays européens volontaires. Mais leur sort est privilégié par rapport à ceux qui restent en Libye ou qui ont disparu en mer, sans avoir la chance de rencontrer l’Ocean Viking ou l’Alan-Kurdi, les deux navires affrétés par des ONG qui croisent seuls au large des … Lire la suite

La réévaluation de la BCE s’annonce petite pointure

À propos du climat, « c’est un danger de ne rien faire » ! Christine Lagarde a engagé la réévaluation de la stratégie et des moyens de la BCE en lançant cet avertissement. Tout en précisant que « ne pas essayer serait en soi un échec », signe qu’elle s’attend à des discussions tendues au résultat incertain. N’affichant pas un optimisme forcené pour le moins, elle a d’ailleurs ajouté que « nous devons au moins essayer d’explorer les domaines » dans lesquels la BCE peut agir.

La transition climatique, de la parole à l’acte

Il n’est plus question que de transition climatique, qui pourrait s’en plaindre ? La mobilisation semble générale, mais il va falloir passer de la parole à l’acte et même les observateurs les plus bienveillants s’interrogent.

L’hebdomadaire bien-pensant The Economist prend avec des pincettes les déclarations forcées du patron de BlackRock, Larry Fink, qui prétend « que nous sommes au bord d’une refonte fondamentale de la finance ». Le journal illustre ce que représentera son désinvestissement des actions et obligations des sociétés générant plus de 25% de leurs revenus à partir de la production de charbon : 0,1% du montant de … Lire la suite