LES MÉANDRES DE LA CRISE EUROPÉENNE, par François Leclerc

Billet invité.

Les velléités franco-italiennes d’assouplissement de la politique européenne de désendettement public et de ce qui l’accompagne ayant connu un coup d’arrêt, la concrétisation du plan A’ qui s’esquissait est remise sine die. L’engouement spéculatif des investisseurs pour la dette souveraine européenne, dont les taux procurent un excellent rendement, offre un répit de façade aux pays sortant de leur plan de sauvetage. Entrés en déflation, le coût réel de leur dette est supérieur au taux nominal, mais il peut y être faussement affecté un retour à la normalité. A cette différence près que celui-ci est accompagné de nouvelles … Lire la suite

LE BIEN MAIGRE BILAN DE L’UNION BANCAIRE, par François Leclerc

Billet invité : paru dans Atlantico

C’est in extremis, en toute fin de mandature, que le Parlement européen va ce 15 avril voter l’instauration d’une Union bancaire à laquelle il est prêté bien plus qu’elle ne pourra effectivement résoudre, comme en témoigne la tonalité souvent sceptique des commentaires des analystes financiers. Dès qu’il s’agit des banques, il est conseillé d’y regarder à deux fois, et l’Union bancaire n’y déroge pas, surtout si l’on considère les superlatifs accompagnant sa naissance employés par ses pères.

C’est dans la nuit du 19 au 20 mars dernier qu’un accord de compromis a été trouvé … Lire la suite

Titrisation : RIEN NE LES ARRÊTERA ! par François Leclerc

Billet invité.

La dernière trouvaille de nos banquiers centraux européens, Mark Carney pour la Banque d’Angleterre et Mario Draghi pour la BCE, est de cosigner une véritable pétition réclamant la baisse des barrières réglementaires qui font obstacle à la relance de la titrisation de créances. Une initiative d’autant plus marquante que Mark Carney est également le président du FSB (Conseil de stabilité financière), l’organisme international chargé de chapeauter tous les acteurs de la régulation. Nous étions habitués à ce que les règlementations soient assouplies sous la pression des lobbies financiers, mais nous n’avions pas encore vu le responsable suprême de … Lire la suite

LES ALCHIMISTES DE LA FINANCE BANCAIRE, par François Leclerc

Billet invité

Tirant la leçon qu’elles avaient pris trop de risques, les alchimistes de la finance s’ingénient à ce que les banques en soient dorénavant prémunies. Non pas en les empêchant d’en prendre, mais en le faisant supporter par d’autres.

La réanimation du marché européen des Asset-Backed Securities (ABS) en fournit l’occasion rêvée. Il est annoncé que la BCE et la Banque d’Angleterre joindront leurs forces pour venir en renfort de celles de la Commission, à l’occasion de la tenue de la réunion annuelle du FMI à Washington de cette semaine. La relance de la titrisation pourrait s’appuyer sur une … Lire la suite

UN PLAN A' AU PETIT PIED, par François Leclerc

Billet invité.

« Les récents résultats économiques de la Grèce prouvent que la voie suivie était la bonne » a affirmé hier dans le quotidien grec Kathimerini Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand, alors que la presse annonce que le gouvernement s’apprête à revenir sur le marché des capitaux avec des émissions à long terme, ce dernier démentant toutefois avoir l’intention de s’y rendre avant l’été (on le comprend : le taux à 10 ans dépasse toujours les 6%). Six ans de récession ont effectivement fait perdre au pays plus d’un quart de son PIB ainsi qu’un million d’emplois, … Lire la suite

CRISPATION DANS LES HAUTES SPHÈRES, par François Leclerc

Billet invité

Ambiance, ambiance ! Ce jeudi 3 avril, Mario Draghi a vertement répliqué au jugement exprimé la veille par Christine Lagarde qui avait estimé « nécessaire » que la BCE recourre à des « mesures non conventionnelles » afin d’éloigner le risque de déflation. En référence à son conseil, il a déclaré : « j’aimerais que le FMI soit aussi généreux qu’il l’a été avec nous avec d’autres institutions de politique monétaire, en publiant par exemple des communiqués juste le jour précédent une réunion du comité de politique monétaire de la Fed ». Un tel agacement n’est pas dans les … Lire la suite

Social-démocratie – LA LENTE FIN D'UNE HISTOIRE, par François Leclerc

Billet invité.

La piste avait été tracée en Italie, et le gouvernement français va en profiter. De recul en recul, il s’avère que l’objectif de réduction à 3% du budget du déficit public n’est pas atteignable, car il n’est pas envisageable de faire plonger ces deux pays comme cela a été imposé à l’Espagne, la Grèce, le Portugal et l’Irlande. Mais si Matteo Renzi, le président du Conseil italien, a ouvertement mis en cause ce seuil « anachronique » imprudemment gravé dans le marbre, les autorités françaises ont adopté comme ligne de conduite de discuter de son rythme, employant l’argument … Lire la suite

LA SUITE, QUI SE PRÉCISE…, par François Leclerc

Billet invité.

« Ces dernières années, l’accent a été mis sur le trading. Nous avons perdu de vue la fonction première des marché réglementés qui est le financement de l’économie. Il faut la remettre au centre de notre activité ». L’auteur de cette autocritique sait de quoi il parle, c’est Christian Katz, le président de la Fédération européenne des Bourses (FESE). On verra toutefois ce qui résultera de cet aveu, étant donné les écarts de rendement entre les investissements purement financiers et ceux dans l’économie ! À moins de spéculer sur de nouvelles bulles boursières réduisant ces écarts…

La Commission … Lire la suite

NOTRE PETIT MONDE VA CAHIN-CAHA, par François Leclerc

Billet invité

Depuis hier, les ministres des finances européens, la présidence du Parlement européen, le chef de file de l’Eurogroupe, la BCE et les autorités de Bruxelles se sont tous félicités du compromis de dernière minute auxquels ils sont parvenus à propos de l’Union bancaire, en vue de son adoption avant la fin de la mandature du Parlement. Qu’en penser ? Pour ne pas se perdre dans les détails et aller à l’essentiel, le filet de sécurité financé par les banques prévu en cas de bobo bancaire ne représentera que 55 milliards d’euros dans huit ans, ce qui ne pèsera … Lire la suite

LES VRAIS AVENTURISTES DE LA POLITIQUE, par François Leclerc

Billet invité.

George Osborne, le ministre des finances britannique, s’est fait une spécialité de déclarations qu’il vient de renouveler du type « nous avons encore beaucoup de décisions difficiles à prendre parce que ce pays s’est lourdement endetté » et « nous devons aller encore bien plus loin. Nous devons vraiment aller au fond des choses pour garantir une sécurité économique (sic) à la population de ce pays ». On se rappellera que quand un dirigeant politique parle de décisions difficiles, cela veut dire qu’elles vont être très impopulaires, et qu’il lui en coûte de ce point de vue.

Cette … Lire la suite