Grèce : UN « SAUVETAGE » AU COÛT INAVOUABLE, par François Leclerc

Billet invité.

Datant de novembre 2012, la promesse de la Troïka au gouvernement grec n’est pas prête d’être honorée. Reconnue insoutenable, la dette publique du pays devait pour la seconde fois être restructurée, à condition qu’un excédent primaire supérieur à 1,5% du PNB soit dégagé cette année. Bien que ce soit chose faite – en vertu d’une méthodologie de circonstance mitonnée par Eurostat, afin que les autorités européennes puissent s’en prévaloir – les conditions préalables se multiplient et retardent toute décision. Il était d’abord question d’attendre août pour en discuter, les élections passées, puis maintenant la fin de l’année, afin … Lire la suite

UNE EUPHORIE MAL PLACÉE, par François Leclerc

Billet invité.

Une accalmie prévaut en Europe, mais cela pourrait n’être que partie remise. À une crise aiguë nécessitant la mise en place dans l’urgence de dispositifs de financement sur fonds publics a succédé la détente et l’euphorie sur le marché obligataire. Ce matin, la dette espagnole a dix ans est passée sous le seuil des 3% sur le marché secondaire, renouant avec son taux en 2005… Mais est-ce bien raisonnable ?

Voilà qui incite à relever le paradoxe de la situation, alors que la dette publique continue de croître dans la zone euro, qu’une forte pression déflationniste s’exerce et … Lire la suite

UNE RÉUSSITE SUR TOUTE LA LIGNE ET POUR LONGTEMPS, par François Leclerc

Billet invité.

L’Autorité bancaire européenne (EBA) a rendu publics mardi 29 avril les scénarios de sa nouvelle vague de stress-tests des banques. À force de faire passer tant d’examens aux banques, on va finir par être convaincus qu’elles sont bien malades, alors que le but poursuivi est de faire croire le contraire (à quelques exceptions près, pour rendre crédible la démonstration) ! La Fed, la Banque d’Angleterre, la BCE, sans oublier l’EBA : toutes s’y mettent à leur manière afin de scruter les bilans bancaires et de déterminer la résistance de leurs ouailles respectives à des scénarios « négatifs » … Lire la suite

IL Y A QUELQUE CHOSE QUI CLOCHE LÀ-DEDANS ! par François Leclerc

Billet invité.

La course au rendement est repartie de plus belle et la fête bat son plein. Le retour de l’appétit au risque est généralisé, et l’on en voit les effets sur tous les marchés. Les Bourses sont en surchauffe, les marchés obligataires public et privé connaissent l’euphorie, les opérations de fusions-acquisitions se multiplient… Les États restent soumis à la diète, mais les acteurs financiers disposent d’une abondance de liquidités accessibles à des taux proches de zéro, avec la garantie des banques centrales que cela va continuer ainsi longtemps, quand elles ne résultent pas d’une création monétaire dont l’assèchement dans … Lire la suite

LES TRUQUEURS, par François Leclerc

Billet invité.

L’affaire est depuis longtemps entendue : quand les faits ne correspondent pas à la théorie, il suffit de les changer ! Les exemples de supercheries de ce type ne manquent pas ces derniers mois, à commencer par l’utilisation de la méthodologie qualifiée de « spécifique » utilisée par la Commission afin que la Grèce dégage comme il se devait un excédent primaire budgétaire 2013 positif de 1,5 milliards d’euros. Ce qui lui a permis de revendiquer le succès de sa politique, sans s’attarder sur ses à-côtés.

Le solde budgétaire primaire ne prend pas en compte les intérêts de … Lire la suite

L'AUSTÉRITÉ PERMANENTE, par François Leclerc

Billet invité.

La bonne nouvelle n’a pas été appréciée à sa juste valeur : les émissions de dette des pays périphériques suscitent désormais l’intérêt des investisseurs. Certes, les taux sont encore élevés, mais l’abondance des liquidités est telle que toutes les occasions de les placer semblent bonnes à prendre. Mais dans ces conditions, doit-on se demander, le marché est-il encore ce Père Fouettard si redouté ? La sanction qui en est attendue, faute de filer doux, est-elle toujours aussi destinée à tomber ? Dans le cas contraire, une reconsidération du dogme des 3 % serait possible ! Voilà la vraie … Lire la suite

LES MÉANDRES DE LA CRISE EUROPÉENNE, par François Leclerc

Billet invité.

Les velléités franco-italiennes d’assouplissement de la politique européenne de désendettement public et de ce qui l’accompagne ayant connu un coup d’arrêt, la concrétisation du plan A’ qui s’esquissait est remise sine die. L’engouement spéculatif des investisseurs pour la dette souveraine européenne, dont les taux procurent un excellent rendement, offre un répit de façade aux pays sortant de leur plan de sauvetage. Entrés en déflation, le coût réel de leur dette est supérieur au taux nominal, mais il peut y être faussement affecté un retour à la normalité. A cette différence près que celui-ci est accompagné de nouvelles … Lire la suite

L'« ÉCONOMIE INFORMELLE DE SURVIE » A DE L'AVENIR, par François Leclerc

Billet invité – Article paru dans LA TRIBUNE du 14 au 20 mars

Méconnue, l’économie informelle est en plein développement dans une Europe où elle aide à atténuer une crise installée pour durer. Les appellations ne manquent pas pour désigner une économie qui recouvre des activités de nature hétérogène, faisant de celle-ci un véritable fourre-tout. Elle est qualifiée de souterraine, parallèle, de l’ombre, ou bien encore grise; mais s’en tenir au qualificatif plus neutre d’économie informelle – comme elle est dénommée dans les pays émergents et en développement – évite les faux sens et se contente d’exprimer ce que les … Lire la suite

UN PLAN « PLEINEMENT CONFORME AVEC LES VALEURS DE LA GAUCHE », par François Leclerc

Billet invité.

Après avoir précipitamment abandonné leur projet de négociation du calendrier de réduction du déficit (non sans voir obtenu « un rythme un peu moins rapide » d’après Michel Sapin, comprenne qui pourra), les socialistes français cherchent à présenter sous le meilleur jour possible le plan d’économie de 50 milliards d’euros sur trois ans de Manuel Valls, le premier ministre français. Dénommé « pacte de responsabilité », celui-ci représente un important transfert des revenus des particuliers vers les entreprises, en application de leur « politique de l’offre ».

Le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, juge … Lire la suite

LE BIEN MAIGRE BILAN DE L’UNION BANCAIRE, par François Leclerc

Billet invité : paru dans Atlantico

C’est in extremis, en toute fin de mandature, que le Parlement européen va ce 15 avril voter l’instauration d’une Union bancaire à laquelle il est prêté bien plus qu’elle ne pourra effectivement résoudre, comme en témoigne la tonalité souvent sceptique des commentaires des analystes financiers. Dès qu’il s’agit des banques, il est conseillé d’y regarder à deux fois, et l’Union bancaire n’y déroge pas, surtout si l’on considère les superlatifs accompagnant sa naissance employés par ses pères.

C’est dans la nuit du 19 au 20 mars dernier qu’un accord de compromis a été trouvé … Lire la suite