Sur la scène du G20

Convenir d’une trêve n’est pas terminer la guerre. Fiévreusement attendus sur la scène de théâtre du G20, Donald Trump et Xi Jinping ne pouvaient pas décevoir. L’un et l’autre ont besoin d’afficher un résultat et, faute de celui-ci, il leur faut donner l’espoir qu’ils vont en obtenir un. Même s’ils savent en leur for intérieur que leur affrontement ne peut plus s’arrêter, mais qu’il est seulement susceptible de connaitre des hauts et des bas.

Il n’y a pas de quoi rêver

Comment ne pas en convenir, nous vivons une époque singulière ayant perdu beaucoup de nos repères ! Douze ans sont passés depuis le déclenchement de la crise, mais ses effets profonds se font toujours sentir, quand bien même elle ne tient plus le haut de l’affiche. De financière à l’origine, elle est devenue économique, sociale et politique. Elle a désormais acquis une dimension psychologique qui rejaillit sur les autres domaines.

Italie, session 3

Matteo Salvini avait choisi le thème de l’immigration pour sa première année d’exercice du pouvoir, il exhume la vieille tarte à la crème du choc de l’offre pour la seconde et justifie sa politique de diminution d’impôts qui étranglent la croissance de l’économie, de plein pied dans le champ de l’école de pensée libérale. L’économiste Jean-Baptiste Say avait résumé le principe de cette politique en prétendant tout simplement que « l’offre crée sa propre demande ».

De quoi vont être faites les années à venir

Expression de la plus parfaite impuissance, l’essentiel des discussions du dernier G20 finances du 9 juin a porté sur la formulation du grand sujet d’inquiétude du moment, le danger que représente la poursuite de la guerre commerciale menée par Donald Trump. Une trentaine d’heures ont été nécessaires afin de la trouver et de préserver une unité de façade imposée par une convention bien établie. Censée témoigner de la force du G20, celle-ci exprime sa faiblesse.

L’anticipation des investisseurs et le tournant des banques centrales

Le Wall Street Journal et le Financial Times ne manquent pas une occasion d’épingler au fil de leurs éditions les facteurs de rebondissement de la crise qu’ils décèlent dans le retour de certaines pratiques ou produits, et plus généralement dans ce phénomène bien connu de la mémoire courte qu’ils observent dans le monde financier. Mais ce ne sont pas les seuls facteurs de rebondissement de la crise.