Chut la BCE réfléchit

Christine Lagarde vient de passer son audition au Parlement européen et l’on ne pouvait attendre de grandes révélations de cet exercice convenu. Elle a toutefois glissé que les banques centrales affrontaient « des questions stratégiques posées par la faible inflation et les taux bas », reprenant un thème déjà soulevé lorsqu’elle avait rappelé que le dernier examen stratégique de la BCE datait de 2003… Mais de quelles marges de manœuvre dispose-telle pour faire évoluer sa stratégie ? Ne sont-elles pas, en réalité, plus étendues qu’il est communément admis ?

Comment sortir du piège

Éclipsé dans l’actualité par le show du G7, le symposium annuel de Jackson Hole, aux États-Unis, vient de se terminer. Il avait cette année comme thème « les défis de la politique monétaire », une formulation fort à propos étant donné les interrogations que celle-ci soulève pour la suite. Suscitant des divergences marquées d’appréciation au sein de la Fed, à lire les minutes de sa dernière réunion, ou bien la conviction qui se répand que la situation dépasse les banques centrales et que d’y répondre n’est pas de leur ressort.

Le « fétichisme vaudou » allemand

Les propos alarmistes fusent de partout à propos de l’économie allemande. Selon des données qui l’accréditent, elle serait au bord de la récession et son modèle obsolète à bout de souffle. Et il serait vain de se cacher derrière des boîtes d’allumettes en ne voulant voir dans ces statistiques officielles inquiétantes qui s’accumulent que la conséquence de la guerre commerciale américano-chinoise opposant les deux premiers clients de sa production automobile, son fleuron industriel.

L’Europe, à tâtons

Quand l’Allemagne tousse, toute l’Europe s’enrhume ! Ce qui était valable hier pour Boulogne-Billancourt peut s’appliquer aujourd’hui à une échelle bien plus vaste. L’économie allemande flirte avec la récession et pourrait vite y plonger, entraînant la zone euro toute entière. Et il ne s’agit plus aujourd’hui des conséquences de la crise de l’automobile, mais d’une tendance plus générale qui menace d’être encore accentuée par les effets de la guerre commerciale entre les États-Unis et le Chine, ses deux principaux clients.

De la guerre commerciale à celle des monnaies

Les places boursières asiatiques puis européennes ont chuté suite à l’annonce de l’augmentation en septembre prochain de 10% des droits de douane américains portant sur 300 milliards de dollars d’importations chinoises. Les bourses mondiales ont terminé la semaine dans le rouge, les investisseurs cherchant refuge sur les marchés de l’or et des emprunts souverains, dont les taux ont battu de nouveaux records de faiblesse en Europe.

Les américains tanguent

Donald Trump relance une guerre commerciale qui ressemble à s’y méprendre à une guerre des monnaies qui ne dit pas son nom. N’ayant obtenu de la Fed qu’une baisse a minima de son taux – la première en dix ans – il cherche à la forcer à ne pas s’en tenir là. Avec comme objectif la baisse du dollar sur le marché des changes afin de favoriser les exportations américaines, et partant une croissance qui faiblit et qu’il doit soutenir.