Dynamiques du délitement européen

Que va-t-il advenir de l’Europe à force de s’arc-bouter sur la rétention budgétaire ? Bonne fée des banques, la BCE protège la monnaie commune et soulage les budgets nationaux en pesant sur les taux obligataires, un pis-aller qui rencontre ses limites. Et les petits accommodements complices destinés à réduire les déficits et l’endettement n’ont que des effets marginaux. Oui, sur quoi cela va-t-il déboucher ?

Ces bonnes résolutions passées à la trappe

L’intégrité des mesures de régulation des compagnies d’assurance est menacée, de même que celle des banques. Solvabilité II et Bâle III sont dans leurs collimateurs respectifs, et leur lobbying s’active. Le modèle économique des premières est mis en péril par les taux bas, mais son remplacement ne va pas de soi, tandis que les secondes voient arriver une augmentation de leurs fonds propres allant peser sur leur rentabilité. Qui des régulateurs ou des groupes de pression va bien pouvoir l’emporter, demandent les naïfs ?

L’assurance en alerte

Rien ne va plus dans l’assurance-vie, à qui le poncif de « placement favori des français » est attribué. Les compagnies d’assurance sont prises en étau entre les bas taux obligataires, avec lesquels elles se financent à long terme, et leurs produits à capital garanti. Il en résulte un effet de ciseaux qui pèse sur la rentabilité et cela impose d’augmenter les fonds propres. Par parenthèse, les fonds de pension par capitalisation hier présentés comme une panacée sont logés à la même enseigne.

L’Allemagne dans un sérieux tumulte

Les analystes suivent avec attention les hoquets du système financier, conscients que tout peut arriver sans crier gare. Et les politologues ne sont pas en reste à propos de la crise politique qui secoue l’Europe. Avec un intérêt particulier qui se déplace, hier pour l’Italie et demain pour l’Espagne. Mais c’est la situation en Allemagne qu’ils suivent de plus près, conscients que si un déblocage et une relance devaient intervenir, ils proviendraient nécessairement de là. Non sans risque qu’ils prennent leurs désirs pour une réalité…