Sauvetage en vue des investisseurs dans les obligations pourries

Que faut-il relever pour rendre compte de l’état du monde ? La pandémie qui échappe à tout contrôle, en Inde, au Brésil et aux États-Unis, et de son rebond presque partout ailleurs ? Le tournant que représente la nouvelle donne économique et financière fait de récession et de menace déflationniste avancée ? La maîtrise improbable des émissions des gaz à effet de serre alors que le temps est compté ? Il ne manque pas de sujets annonçant une prochaine catastrophe. Mais comment s’y résoudre ?

Keynes à toutes les sauces gâtées

Jean Castex se prévaut d’un étrange « keynésianisme de l’offre » dont on ne sait trop où il va le chercher. Tandis que la tentation est grande de voir dans l’évolution de la politique financière allemande un tournant  « conceptuel ». Les dirigeants seraient-ils devenus des keynésiens comme l’affirme la correspondante du Monde à Berlin, Cécile Boutelet ? Ou bien plus simplement, le même pragmatisme que celui qui anima les dirigeants américains lors du précédent accès de crise aigüe, il y a une dizaine d’années, n’en est-il pas plutôt à son origine ?

Un plan à courte vue cousu de fil blanc

Le Premier ministre français Jean Castex s’est aventuré sur un terrain peu familier en qualifiant le plan de relance dont il assume la paternité de « keynésianisme de l’offre », un concept qui lui appartient et qu’on lui laissera. Tout est bon pour brouiller les pistes ! Plus prudent, Emmanuel Macron a préféré présenter sa vision de la République en retournant au Panthéon pour s’en tenir au maniement des idées, un terrain où il prétend briller à son avantage.

L’Allemagne retrouve ses vieux démons

La journée devrait être marquée par le début des auditions au Bundestag à propos de « l’affaire Wirecard » et la situation délicate dans laquelle se trouvent plusieurs membres du gouvernement ainsi que la chancelière elle-même. Comment n’avaient-ils pas entendu les multiples signaux d’alarme ? comment avaient-ils permis la sous-traitance par un organisme privé de la surveillance financière ? Les évènements en ont décidé autrement.

Les gueux et la productivité, par Christophe Hordé (*)

©Yanna Robert

La Bretagne détient le triste record des troubles musculo-squelettiques (TMS), en hausse continue depuis plusieurs années. Militant à l’Union des familles laïques, je suis confronté à la situation de familles qui tombent dans la misère et la précarité suite à des accidents du travail ou à la multiplication de TMS à répétition. Selon Jean-Michel Fougères, ingénieur adjoint des risques professionnels à la Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail  (Carsat), l’économie régionale bretonne où « de nombreux postes demandent de la manutention manuelle de charges lourdes » est particulièrement à risque. L’aide à domicile, la grande … Lire la suite

Comment tourne notre monde qui cafouille

L’ingénierie financière a beaucoup fait parler d’elle lors de la crise des surprimes, à laquelle elle a apporté sa pleine contribution. On découvre d’autres méfaits de sa part lorsqu’elle contribue au montage de structures complexes de l’endettement des entreprises qui connaissent un sucés grandissant. Pour le moins, celle-ci ne facilite pas un accord des créanciers lorsque les entreprises se réfugient derrière la fameuse loi américaine sur les faillites (« chapitre 11 ») qui les en protège en leur permettant de se réorganiser afin de survivre.

Le décodage qui s’impose quand cela vasouille

L’intervention à la rencontre virtuelle des banques centrales de Jackson Hole de Jerome Powell, en charge de la Fed, a pour résultat de faire couler beaucoup plus d’encre que de contribuer à la relance. En tirant la leçon que la priorité de la Federal Reserve n’était plus l’inflation mais l’emploi, Jean-Marc Vittori croit pouvoir en tirer la conclusion dans Les Échos que l’on assiste à « une petite révolution ». On nage dans le malentendu, animé par l’idée soudée au corps que tout va nécessairement retomber sur ses pieds, tel un culbuto qui se redresse toujours.