Le goût inoubliable de la liberté

Ahmed Gaïd Salah, le chef d’État-major de l’armée, est à fond de cale. L’offensive éclair contre la corruption qu’il a mené cette semaine contre le clan Bouteflika et les oligarques n’a en rien entamé l’exigence des centaines de centaines de milliers de manifestants qui, pour la 7ème fois, ont envahi les rues des grandes villes du pays afin d’obtenir un assainissement général. « Nous avons dit tous, c’est tous ! ».

L’épreuve de force est engagée dedans et dehors du système

 

Le clan Bouteflika aura tout tenté avec l’annonce de la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale laborieusement constituée. Mais son départ apparait comme inévitable. Il va démissionner d’ici la fin de son mandat, le 28 avril, a annoncé la présidence, pour éviter l’affront d’un « empêchement » et tenter de négocier une issue pour protéger ses proches. Toutes les rumeurs avaient ce matin circulé pour faire pression sur lui, dont la mobilisation de la Gendarme nationale. L’arrestation de personnes suspectées de corruption a un avant-goût d’épuration a dimension variable. Aucun nom n’a été donné à ce stade.

De quoi être fier des Algériens

C’est à n’y rien comprendre pour tous ceux qui n’ont pas vécu de près le quotidien algérien depuis longtemps ! La liste du nouveau gouvernement rendu publique par le nouveau Premier ministre chargé de la constituer, l’ex-ministre de l’intérieur Noureddine Bedoui, aligne comme vice-ministre de la défense le général Ahmed Gaïd Salah qui a pris fait et cause pour le renvoi d’Abdelaziz Bouteflika ! Certes, l’Algérie est un chaudron où bouillent toutes les rumeurs – qui ne manquent pas – mais on est là devant une annonce officielle qui ne craint pas de cultiver le paradoxe de la manière la … Lire la suite

L’armée cherche à trancher à moindre frais

Ne s’embarrassant pas de subtilités, le général Ahmed Gaïd Salah a proclamé que « la majorité du peuple algérien, à travers les marches pacifiques, a accueilli favorablement la proposition  de l’armée », qui demeure « immuable ». Elle seule « s’inscrit dans le cadre constitutionnel et constitue l’unique garantie à même de préserver une situation politique stable, afin de prémunir notre pays de toute situation malencontreuse » précise un communiqué du ministère algérien de la Défense pour s’il était encore nécessaire, dissiper tout malentendu.