LE TEMPS DE LA POLITIQUE EST REVENU, par François Leclerc

Billet invité.

Cette année, la crise politique européenne va s’exprimer dans toute sa dimension. Du Nord au Sud, les consultations électorales qui en sont une des occasions ne vont pas manquer, et celles qui vont se dérouler en Grèce, au Portugal, au Royaume-Uni et en Espagne vont être suivies de particulièrement près, en attendant les échéances françaises et italiennes qui suivront.

Le rejet et l’affaiblissement des partis de gouvernement s’approfondit, expression du refus de leurs politiques, ce qu’elles ont en commun ayant tendance à l’emporter dans l’opinion sur ce qui les différencie. Mais le vide politique qui est ainsi apparu … Lire la suite

LE CAPITALISME N’A PAS LES MOYENS DE CE QU’IL PORTE EN LUI, par François Leclerc

Billet invité.

La nouvelle année est à la fois propice au bilan et à la prospective, cette figure imposée, ce marronnier comme disent les journalistes. Avec comme danger de garder le nez sur l’obstacle le plus proche, sur la dernière crise en date, obnubilé par les manifestations particulières qui s’égrènent de la crise globale qui se poursuit, oubliant ce qui les relie et occultant ses remèdes.

Huit ans après, les raisons profondes de la crise financière font toujours leur effet et ne sont même plus recherchées. Il n’est plus prioritaire d’achever une régulation sur laquelle on revient même, car une … Lire la suite

« VAMOS SYRIZA ! » (Pablo Iglesias), par François Leclerc

Billet invité

Chacun y va de ses espoirs, de ses encouragements ou de son analyse, mais l’avenir proche de la Grèce est avant toute chose marqué par une grande incertitude, probablement durable, que partagent aussi bien les dirigeants de Syriza que ceux des autres pays européens.

Celle-ci porte d’abord sur le résultat des élections législatives, qui devraient sauf contre-ordre avoir lieu le 25 janvier prochain, étant établi que la campagne électorale sera placée sous la menace du chaos. Même si Syriza empochait la prime du vainqueur, il n’est en effet pas certain que le parti bénéficierait d’une majorité parlementaire, et … Lire la suite

NOS ÉDILES PRIS À LEUR PROPRE PIÈGE, par François Leclerc

Billet invité.

Ils se sont précipités pour réagir à la convocation des élections législatives, et on se demande bien pourquoi si ce n’est pour mieux souligner leur inquiétude. Sans attendre, Matteo Renzi a nié toute possibilité de contagion à l’Italie, coiffant au poteau le commissaire européen socialiste Pierre Moscovici qui n’a pas hésité à appeler les électeurs grecs à soutenir les réformes « favorables à la croissance », dans un bel effort de distorsion des enjeux. Puis le FMI a donné les grandes orgues, en annonçant la suspension de son aide jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement, et Wolfgang Schäuble … Lire la suite

SYRIZA S'APPROCHE DU POUVOIR À ATHÈNES, par François Leclerc

Billet invité.

Échec au 3ème et dernier tour des élections présidentielles grecques. Le parlement va être dissous et des élections législatives convoquées. Le candidat d’Antonis Samaras a obtenu 168 voix, comme au tour précédent. Il en fallait 180.

La bourse grecque a salué l’évènement à sa façon en chutant immédiatement de plus de 11 % devant la perspective d’une victoire du parti Syriza, qui est crédité dans les sondages d’un avantage de plus de 3 % de voix par rapport à Nouvelle Démocratie, le parti du premier ministre au pouvoir en coalition avec les restes du Pasok.

Anticipant ce … Lire la suite

LES EUROPÉENS, CES VILAINS COPIEURS DES JAPONAIS, par François Leclerc

Billet invité.

La japonisation de l’Europe n’est plus vécue comme une menace en l’air et une prophétie de mauvais augure. La zone euro est sous le coup d’une pression déflationniste qui s’accentue au fil des mois et ce qui la sépare de la déflation est de plus en plus symbolique. Voilà un premier point de ressemblance d’acquis.

Mais cela ne s’arrête pas là : le Japon a déjà emprunté le chemin des réformes structurelles sur lequel les Européens sont à leur tour engagés et l’on en voit le résultat. Cela vaut aussi bien pour les réformes du marché du travail … Lire la suite

CES RUSSES SONT DE VILAINS COPIEURS ! par François Leclerc

Billet invité.

C’est toujours le même scénario et les Russes ne renouvellent pas le genre : des signes annonciateurs prononcés de crise sont identifiés mais ignorés des décideurs, des éléments déclencheurs d’une crise aiguë surviennent ensuite brutalement, puis ces mêmes décideurs se pressent d’annoncer sa fin et de continuer à nier une réalité qui dérange, faute de savoir quoi faire. Gouverner, c’est prévoir, dit-on…

Acte I. En octobre dernier, un forum annuel consacré à l’investissement réunissant les hauts responsables russes de l’économie avait lieu à Moscou, et le ministre de l’économie Alexeï Oulioukaïev, tout nouvellement nommé, avait trouvé l’occasion de … Lire la suite

LA RUSSIE N’EST PLUS CE QU’ELLE ÉTAIT, par François Leclerc

Billet invité.

Le rouble a interrompu sa chute libre mais a perdu 40% de sa valeur depuis le début de l’année, et le prix du baril de pétrole semble s’être durablement installé autour de 60 dollars, après avoir longtemps dépassé les 100 dollars. L’inflation en Russie, qui avait ralenti à 6,5% en 2013, devrait atteindre 11,5% en 2014, et le PIB pourrait chuter l’année prochaine de 5%, signalant une forte récession. Telle est la nouvelle équation que le gouvernement russe va devoir résoudre, une fois qu’il a aura paré aux conséquences les plus immédiates de la brutale crise monétaire qu’il … Lire la suite

LE FOND DE L’AIR EST GREC ! par François Leclerc

Billet invité.

Dans quel très mauvais pas les autorités européennes se sont-elles encore fourvoyées en Grèce ? Si jamais Syriza devait remporter des élections législatives dont la convocation apparait de plus en plus inévitable, elles seraient placées devant un choix qu’elles voulaient reculer au plus tard possible : soit restructurer la dette grecque, soit subir un défaut sur celle-ci. Car si une chose n’est pas contestable, sauf pour ceux que cela n’arrange pas de le reconnaître, c’est que la dette grecque n’est pas soutenable.

La partie ne fait que commencer et s’annonce mouvementée. Le second tour de l’élection du candidat … Lire la suite

QUEL MONDE ! NON MAIS QUEL MONDE ! par François Leclerc

Billet invité.

Jadis, les banques centrales faisaient le marché, gendarmes respectés du système financier, que la puissance publique contrôlait. Aujourd’hui, que maitrisent-elles vraiment, du haut de leur indépendance de façade ? Les faits semblent désormais établis : leurs moyens ne sont ni dimensionnés ni adéquats au regard de ce qu’est devenu un monde qui leur échappe. Les mouvements de capitaux sont disproportionnés par rapport à ce qu’elles peuvent mobiliser, et leurs instruments de politique monétaire sont sans prise sur une crise multiforme.

Dans ce nouveau monde, le gigantisme atteint par les institutions financières porte à réflexion. Selon SNL Financial … Lire la suite