Déconcertants tours de magie qui disparaissent par enchantement

Changement d’époque, changement de ton : la formule « il n’y a pas d’argent magique » revient sur le tapis dans la bouche du ministre français de la Santé Olivier Véran. À l’écouter, on comprend que les personnels de santé qui ont besoin de gagner plus en raison de l’indigence de leur salaire, vont pouvoir travailler plus et augmenter leur temps de travail, ce qui permettra de réduire les effectifs au passage. Enfin, les 35 heures sont remises en question, ce vieux rêve devient réalité !

Quand l’orage gronde vient le vent des idées courtes

Venant de se brûler les ailes avec ses investissements dans le transport aérien qui se sont révélés calamiteux en ces temps de confinement, Warren Buffett n’entend pas recommencer. Tout un symbole, il se désengage de Goldman Sachs et de JP Morgan Chase qu’il avait sauvé en 2008 en leur faisant payer cher, reconnaissant que « nous ne savons pas exactement ce qui se passe lorsque une partie importante de la société est à l’arrêt ».

Pour sauver le capitalisme de lui-même

Les circonstances exceptionnelles s’y prêtent, la foire aux idées nouvelles ne désemplit pas. Par quels moyens pourrait-on assumer l’héritage d’une situation financière inédite, l’apport actuel des banques centrales à la stabilisation du système ne suffisant pas ? comment sortir l’économie de la récession ? que faire face à l’endettement qui va s’accumuler si cela tarde ? Les remèdes traditionnels étant dépassés, d’autres doivent être inventés. Bien heureusement, de nouvelles recettes sont concoctées afin que les États cessent de s’endetter et que leurs dettes soient transformées, le capitalisme est sauvé !

Ils accumulent les fausses routes

À défaut de débloquer la situation inextricable créée par les juges de Karlsruhe, Angela Merkel s’est soudainement déclarée prête à vouloir « faire davantage en matière de politique économique, afin de faire progresser l’intégration [de la zone euro] » et « agir en responsabilité et de manière intelligente pour que l’euro puisse subsister ». « Nous allons à coup sûr nous pencher sur cette question en lien avec ce qu’on appelle le Fonds de relance », a-t-elle conclu, sans dévoiler ses batteries.

Papier de mauvaise humeur

Ils voudraient s’y prendre mal qu’ils ne pourraient pas mieux faire. Le Medef a commencé en annonçant qu’il allait falloir travailler plus, le gouverneur de la Banque de France que les dettes allaient être payées et le ministre de l’Économie a martelé qu’il fallait retourner au travail. Puis le président de la République a décidé qu’il serait rendu hommage aux « soignants » le 14 juillet, avant qu’un membre de son gouvernement annonce la distribution d’une médaille aux plus méritants. Ils ont tous perdu de bonnes occasions de se taire. Les personnels hospitaliers de Toulouse ont répondu en manifestant sur … Lire la suite

Quand ils n’avancent pas, ils reculent, dépassés

Il survient parfois des moments où l’on ne peut plus tergiverser ni biaiser. Les autorités européennes y sont parvenues, qui se raccrochent à l’idée qu’Angela Merkel va être porteuse d’une solution politique. Mais ce n’est pas si simple, car la Cour de Karlsruhe et la Bundesbank sont en droit hors de sa portée et on ne plaisante pas avec cela en Allemagne. Après tout, se disent-elles, les étapes de la construction de l’Europe n’ont cessé de reposer sur des compromis et cela va continuer ainsi, car elles ne voient pas d’autre solution.

La main hésite quand vient le moment de signer

Dans leur jargon, ils appellent « policy-mix » la combinaison complémentaire des politiques monétaires et budgétaires. La BCE et les autorités françaises tentent d’en faire valoir leurs versions tandis que la Commission prépare ses propres propositions. Le projet repose sur la prolongation et l’extension du programme Pandemic Emergency Purchase (PEPP) de la première, ainsi que sur un plan de relance financé par la Commission. Mais la voie est bordée d’écueils.

Tout n’est pas fait d’incertitudes

La hantise du rebond de l’épidémie accompagne la relance du travail. En France, la ministre du Travail Muriel Pénicaud fait pression en annonçant que le dispositif de prise en charge du chômage partiel, qui concerne 12 millions de salariés, va être réduit. Ce mélange de craintes et d’obligations domine l’actualité et occulte les mutations en cours qui affectent non seulement la vie courante mais également le système économico-financier, bien que de manière moins évidente.

La bombe à retardement de Karlsruhe et les artificiers

Ils ont trois mois pour désamorcer la bombe lancée par les juges de Karlsruhe afin de stopper sa dynamique de démantèlement, dont le chef du gouvernement polonais a pris acte sans attendre. Après la BCE et la Cour européenne de justice (ECJ), c’était au tour de la Commission de réagir. Les deux premiers ont fait respectivement état de leur indépendance et de leur primauté, la dernière montre les dents en espérant en rester là.