Billet invité.
Les mesures de rétorsion contre les navires des ONG qui ont refusé de signer le « code de conduite » des autorités italiennes ont débuté. L’ONG allemande Jugend Rettet a subi dans le port de Lampedusa des « contrôles de routine », selon le vieux cliché policier. Le navire y avait été escorté par une unité des garde-côtes italiens et devrait être autorisé à reprendre la mer rapidement, d’après leur commandant.
Celui-ci est pris en tenaille entre le respect du droit de la mer, sacré pour les marins qui se respectent, et ses instructions gouvernementales. Un rapport de force se cherche avec les ONG qui sont désormais dissidentes, un rôle qui leur est familier, les autorités italiennes n’osant pas les affronter de face étant donné leur autorité morale.
Que ce soit à Calais ou en mer Méditerranée, les gouvernements qui se déchargeaient sur les ONG de leurs responsabilités en sont venus à les affronter. Quand les « French doctors » et leurs nombreux émules sont ainsi mis en cause, c’est que la crise, de financière à économique, écologique et politique, est devenue tout simplement morale. Autorisant ceux qui ne s’y résolvent pas à transgresser les règles qui leur sont opposées. La référence était l’objection de conscience, elle est désormais la résistance.
P.S. : Le Juventa, navire affrété par l’ONG allemande Jugend Rettet, a été placé sous séquestre dans le port italien de Lampedusa. L’équipage est soupçonné d’avoir eu « des comportements favorisant l’immigration illégale », qui n’ont pas été précisés.