Billet invité.
Une nouvelle réunion de l’Eurogroupe aura lieu aujourd’hui, précédant une rencontre au sommet mercredi prochain à Berlin entre Angela Merkel, Christine Lagarde et Jean-Claude Juncker. Seul un « pré-accord » pourrait être atteint, énième habillage masquant les désaccords subsistant à propos de la Grèce, qui impliquent sans garantie d’y parvenir de conclure à l’arraché.
Le gouvernement grec exclu de cette réunion que l’on n’ose plus appeler de la dernière chance, on ne pouvait mieux symboliser que les désaccords sont entre les créanciers… Un accord impliquant la BCE, qui inclurait dans son programme d’achats de titres les obligations grecques et favoriserait son retour sur le marché, n’est quant à lui toujours pas d’actualité car il supposerait le reste résolu.
De nombreux paramètres sont en jeu. Dont le montant de la participation financière du FMI, qui pourrait être revu à la baisse, ses prévisions économiques pour la Grèce, qui seraient revues à la hausse, la durée de la période où un excédent budgétaire serait imposé et son montant, et une sélection révisée à la baisse de nouvelles mesures budgétaires imposées en conséquence. Les ingrédients du cocktail ne font pas défaut et toutes les recettes sont essayées.
Tout tourne autour de la « volonté politique » d’aboutir. Et le jeu consiste à faire semblant de croire qu’elle est acquise. Ce qui l’est, en réalité, c’est qu’un défaut de la Grèce sur sa dette en juillet, à la veille des élections allemandes, n’est pas exactement ce qui est recherché. Et que personne ne souhaite porter ou même simplement partager la responsabilité de cette issue. Même Wolfgang Schäuble met de l’eau dans son vin, qui « part du principe » que le FMI va rester partie prenante du dispositif de soutien de la zone euro.
Les Grecs se battent pour vivre au quotidien depuis sept ans face à la réduction de leurs revenus et les dettes accumulées. Les cotisations sociales, taxes et impôts augmentent au rythme des examens des finances publiques des experts de la Troïka, puis du Quartet. La somme totale des dettes dépasse 240 milliards d’euros, soit 133% du PIB, dont 45% sont des prêts bancaires non remboursés. Le taux de chômage avoisine toujours 25% et des dizaines de milliers de petites et moyennes entreprises, qui étaient le moteur de l’économie, ont fermé. À la hausse des impôts et taxes se sont ajoutés la réduction du salaire minimum, la suspension des conventions collectives, et des réductions successives des retraites. La population qui faisait tourner l’économie avec sa consommation n’en a plus les moyens…
Le jeu de massacre va-t-il continuer ?
P.S. : la scission est en passe d’être consommée au sein du Parti démocrate, la crise politique atteint l’Italie en plein.