Billet invité.
« Il faut rénover la maison Europe » s’exclame Matteo Renzi, l’emportant dans l’immédiat au concours des formules creuses où les participants ne manquent pas. Parmi les dirigeants, certains tiennent à faire savoir qu’il faut respecter la décision des électeurs britanniques, comme si cela faisait exception, sachant que de toute manière ils n’ont pas le choix.
Les dirigeants politiques démonétisés et les instances soumises à aucun contrôle démocratique, comme la Commission ou la BCE, ont fabriqué avec leur manège incessant et lassant, ainsi que leurs manigances, un rejet qui a contribué au Brexit. Et le plus étonnant est qu’ils ont jusqu’au bout pensé pouvoir échapper à cette sanction, trop occupés à gérer les outils européens imparfaits qu’ils se sont donnés.
Que le système financier connaisse une véritable onde de choc mondiale n’est par contre pas surprenant, tellement il est devenu sensible à l’incertitude qui suinte par tous ses pores. Les bourses dévissent, mais les valeurs bancaires en sont les premières responsables, comme s’il était acquis qu’elles étaient le maillon faible et que la crise financière pouvait rebondir sans crier gare en les atteignant.
C’est du ministre social-démocrate de l’économie Sigmar Gabriel qu’est venue une réflexion de bon sens : « Le vote est aussi la chance d’un nouveau départ », a-t-il souligné, « les gens doivent de nouveau sentir que l’Europe les aide », poursuivant à propos de la France et l’Espagne, « et de bien d’autres pays », qu’il a certes « un grand besoin de réformes, mais en faisant uniquement des économies on ne crée pas d’emplois en Europe. » Il a donné l’impression de parler dans le vide, rappelant les propos tenu en mai dernier par Martin Schulz, le président du Parlement européen : « l’Europe est une promesse qui n’a pas été tenue».