LE MARCHÉ DE L’ESPACE EST OUVERT ! par François Leclerc

Billet invité.

Barack Obama a signé fin novembre le « Space Act », et une nouvelle ruée vers l’or peut commencer. Désormais, toute ressource trouvée par une entreprise américaine sur une autre planète que la Terre ou un astéroïde lui appartient. La conquête de l’espace n’est plus réservée à la coopération scientifique – à connotation de compétition politique – mais devient un business de plein exercice.

Premier objectif des start-up dont le modèle d’affaires est conforté, établir des stations de ravitaillement en eau en se servant de la glace des astéroïdes qui fournira du carburant pour les engins spatiaux grâce à l’hydrogène. Au prix de la tonne d’eau envoyée dans l’espace, la rentabilité serait assurée. Les ressources en minerai ne manquent pas par ailleurs, qui vont pouvoir être exploitées. Tout cela est pour demain  : les premières missions de prospections par des engins spatiaux conçus à cet effet sont envisagées pour 2017, la première campagne d’extraction pour 2020.

Faisant écho à ces préparatifs avancés, Drouot a organisé à Paris sur un marché encore restreint, une vente aux enchères d’astéroïdes qui a remporté un grand succès auprès des collectionneurs, adeptes des cabinets de curiosité ou amateurs « d’art spatial ». Objets de culte dans l’Antiquité, les objets célestes participent dorénavant du marché de l’Art.

Le monde passe de l’exploration à l’exploitation de son proche environnement spatial. Autre temps, autre mœurs  ! Celui-ci ne bénéficie pas de l’équivalent du traité sur l’Antarctique de 1959 qui préserve ce continent de toute activité militaire et de l’exploitation des ressources minérales (ne pas confondre avec l’Arctique, objet de toutes les convoitises et enjeu de toutes les compétitions). À quand l’émergence d’une nouvelle discipline sportive encadrée par une fédération richement dotée, la course en apesanteur sur la Lune, par exemple  ?