Billet invité.
Konrad Szymanski, le ministre des affaires étrangères du nouveau gouvernement conservateur polonais qui va prendre ses fonctions lundi prochain, a tiré ce matin les leçons des massacres de Paris. Il a déjà annoncé que son gouvernement ne pourra pas appliquer les accords de relocalisation des réfugiés. Cela commence.
Un évènement qui devrait faire ressentir ce que ceux-ci fuient et inciter à les accueillir, aboutit à son contraire. Alimenté par le fanatisme, le parti de la peur ne cesse de marquer des points, encouragé par ceux qui en font un argument électoral, ou qui s’en servent pour justifier des mesures attentatoires aux libertés. La peur, ils s’en font un allié et en jouent, c’est à celui qui saura mieux l’utiliser à son profit. Mais la peur, c’est un instrument de désagrégation sociale et le ferment du totalitarisme moderne.
François Hollande a maladroitement annoncé dans la nuit la fermeture des frontières pour signifier le retour des contrôles à celles-ci. Mais son lapsus va à la rencontre du repli sur soi, du désir de bâtir des murs pour se protéger et de tout ce qui peut l’accompagner d’aussi dérisoire. Est-il superflu de rappeler le discours exemplaire de Jens Stoltenberg, le premier ministre danois, au lendemain de la tuerie d’Utoya en 2011 ? Il avait proclamé : « nous allons répondre à la terreur par plus de démocratie, plus d’ouverture et de tolérance. »