Billet invité.
Quelles que soient leurs cibles, les bombardements de l’aviation russe vont accélérer l’émigration des Syriens de leur pays en guerre. Contrairement à la Libye, où rien ne peut freiner une fuite dont l’Europe est l’issue naturelle, la Turquie est l’objet de toutes les sollicitations.
Sur le papier, la solution est toute trouvée afin de réguler le flux des réfugiés et de sécuriser leur entrée dans l’espace Schengen par la voie terrestre, une fois admis à faire valoir leur droit à l’asile. Dans la pratique, les négociations ne font que commencer. Les autorités européennes voudraient qu’un centre d’enregistrement – selon la nouvelle appellation – soit installé en Turquie, mais le gouvernement turc s’y refuse et continue de proposer la création d’une zone de sécurité en Syrie, le long de la frontière turque. Quelles contreparties pourraient le faire changer d’avis ?
Le président turc Recep Tayyip Erdogan rencontrera lundi Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, le président du Conseil européen, et pourra réaffirmer son souhait de faire entrer la Turquie dans l’Union européenne. Mais on ne voit pas ces autorités, qui ont une longue liste de griefs à faire valoir, accéder à sa demande. D’où la négociation qui s’engage afin de trouver des compensations, les dirigeants européens ayant le dos au mur.