Billet invité.
Essayant de desserrer l’étau que le gouvernement allemand met en place, Francois Hollande propose de former une « avant-garde » de la zone euro pourvue d’un gouvernement et d’un parlement. Quels pays en feront partie et quelle en sera la politique ? Interrogé, François Hollande a répondu qu’il pensait avant tout à la France, à l’Allemagne et à l’Italie *.
En fait, ce n’est pas une avant-garde qu’il propose, mais une reconfiguration a minima de la zone euro, dont le premier acte est le lâchage de la Grèce. Cette avant-garde aura en effet pour fonds baptismaux l’abomination du dernier sommet européen qui ne laisse pas d’autre issue que sa sortie de la zone euro.
Angela Merkel s’est à ce sujet finalement rangée à l’avis de Wolfgang Schäuble. Ne pouvant pas être plus désinvolte, la chancelière a balayé les injonctions du FMI et de la BCE à propos de la dette grecque et s’en est tenue à un hypothétique examen ultérieur de celle-ci, quand le 3ème plan aura été décidé, à l’occasion de la première revue de son application… Cela augure de très dures négociations du 3ème plan de sauvetage de la Grèce. La seule interrogation est désormais de savoir quand cette sortie interviendra, François Hollande qui n’aura pas cette fois ci les moyens de l’empêcher en a tiré par avance les leçons.
La politique européenne de désendettement ayant échoué, la relance s’apparentant à un fantasme, il faut lui donner une nouvelle assise pour la poursuivre, quitte à couper des branches mortes. Angela Merkel n’est pas la seule à se rallier à la politique de Wolfgang Schäuble qui n’a jamais fait mystère de ses intentions dans ce domaine. A sa manière, François Hollande en fait autant, espérant pouvoir ainsi obtenir quelques assouplissements.
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* Manuel Valls a ensuite élargi la liste à la Belgique, au Luxembourg et au Pays-Bas : les fondateurs de l’Europe tous ensemble.